Tuk-tuks à Papeete : la grogne des chauffeurs de taxi

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Les chauffeurs de taxi sont en colère. Le motif de leur courroux ? La quinzaine de tuk-tuks qui transportent depuis quelques mois touristes et résidents dans les rues de Papeete. Les taxis estiment faire face à une concurrence déloyale qui fait baisser leur chiffre d’affaires. Le propriétaire des tuk-tuks, lui, se dit surpris par cette polémique, soulignant qu’il cible une clientèle différente.

Publié le 04/11/2019 à 19:34 - Mise à jour le 05/11/2019 à 17:46

Les chauffeurs de taxi sont en colère. Le motif de leur courroux ? La quinzaine de tuk-tuks qui transportent depuis quelques mois touristes et résidents dans les rues de Papeete. Les taxis estiment faire face à une concurrence déloyale qui fait baisser leur chiffre d’affaires. Le propriétaire des tuk-tuks, lui, se dit surpris par cette polémique, soulignant qu’il cible une clientèle différente.

Leur présence est devenue depuis peu habituelle dans nos rues : les tuk-tuks électriques séduisent les visiteurs comme ceux qui vivent ou travaillent à Papeete. 160 courses au prix de 200 Fcfp sont réalisées chaque jour dans les rues de la capitale.

Un succès qui n’est pas du goût de tout le monde. Ces derniers jours, certains chauffeurs de taxi s’en sont pris verbalement aux conducteurs de tuk-tuks au niveau de la gare maritime car ils représentent à leurs yeux une concurrence déloyale et ils doutent aussi de la légalité de cette activité. « Cela me pose vraiment un problème. Ils viennent juste devant moi, et ils encaissent de l’argent comme ça, en public ! C’est mon boulot. Mais eux, s’ils ne sont pas en règle, pourquoi venir ici encaisser de l’argent ? (…) C’est quoi cette activité bidon ? » déclare Elisa Vaiho, chauffeure de taxi. « Il faut avoir tous les papiers qu’il faut pour se mettre en règle contre les chauffeurs de taxi : il faut faire la visite technique etc. C’est tout un truc. Je ne sais pas s’ils sont en règle, eux. Ils faut que eux aussi soient en règle. (…) Ils viennent ici, ils viennent juste d’arriver, de commencer. Nous, ça fait quand même 20 ans qu’on est ici » ajoute Nancy Durietz, chauffeure de taxi.

(Crédit photo : Tahiti Nui Télévision)

Le fondateur de la société de tuk-tuks dit bien sûr déclarer ses salariés et disposer des toutes les autorisations nécessaires. Il estime être aujourd’hui la cible de certains chauffeurs de taxi, envieux du succès de sa petite entreprise. « Ils m’ont clairement dit que c’était une idée qu’ils avaient. Mais ça, je n’y peux rien. Je m’excuse de l’avoir fait… Après, il faut pas en arriver à des menaces ou à des l’agressivité » explique Mehdi Gabrillargues, fondateur de E-tuktuk Polynesia.

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D’autant que le chef d’entreprise considère qu’il ne cause pas de réel tort à l’activité des taxis, car il ne cible pas la même clientèle : « Quand on récupère les personnes qui viennent de Moorea et qui vont travailler en centre Vaima, -on a fait un sondage avant-, ce sont des personnes qui marchaient. Une personne qui travaille toute l’année au centre Vaima ne prend pas le taxi tous les jours. (…) On crée de l’emploi, on est dans une dynamique où on veut désengorger la ville, et on utilise tous ces moyens qui sont éco-responsables. Donc c’est censé être quelque chose de bien, mais encore faut-il qu’ils (les chauffeurs de taxi, NDLR) puissent le percevoir dans ce sens-là ».

(Crédit photo : Tahiti Nui Télévision)

Pour tenter de trouver un consensus entre les deux parties, des réunions sont prévues à la Direction des transports terrestres (DTT). Et pour calmer les esprits, les tuk-tuks ont décidé d’abandonner pour un temps la gare maritime.

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