Le cannabis, sujet sensible qui revient à la veille de chaque élection aura donc son colloque. Critiqué par certains ou célébré pour d’autres, ces trois journées de débats permettront de répondre à de nombreuses questions. Plusieurs spécialistes locaux et internationaux seront présents pour apporter leurs lumières. À l’image de Nuno Capaz, sociologue et spécialiste des politiques de drogues au Portugal. Un pays qui a plus de 20 ans d’expérience sur le sujet rappelle le député Moetai Brotherson : « ce n’est pas théorique, c’est quelque chose qui fonctionne; qui fonctionne bien puisque ça a permit de faire progresser le contrôle des addictions et de faire baisser le taux d’addiction au Portugal.«
Même si l’État a refusé de participer à cet évènement, ce colloque s’orientera aussi sur le plan de la santé et de l’économie. Soutenu par le Pays et ses services, Moetai Brotherson dévoilera également durant ce colloque les résultats d’une enquête d’opinion réalisée sur le Fenua : « on peut tous s’accorder à dire qu’il y a un décalage aujourd’hui entre l’état de la société, du moins ce que la société polynésienne ou française pense de ce sujet, et puis la loi telle qu’elle existe aujourd’hui. Donc l’enjeu, c’est de bien réfléchir, de peser le pour, le contre, de ne rien éluder, de ne rien occulter, de faire des propositions intelligentes.«
Selon les estimations, le trafic de cannabis en Polynésie concernerait des centaines de familles sur l’ensemble des archipels et atteindrait les 15 milliards de Fcfp annuellement. Plus que l’orpaillage illégal en Guyane. Une manne financière qui aiguise inéluctablement les appétits : « il faut poser le débat là aussi entre cannabis industriel, cannabis bien-être, cannabis thérapeutique, cannabis dit récréatif ou qu’on peut qualifier de stupéfiant, si on a une autre perspective. Eh bien, tout ça, ça représente des activité économiques qui aujourd’hui n’existent pas ou existaient dans l’illégalité, mais qui demain pourraient exister de manière encadrée et de manière régulière.«
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Les conclusions de ce colloque devraient être connues en début d’année prochaine. Des orientations qui se confronteront indéniablement sur le plan local à la délibération de 1978 interdisant toute forme d’utilisation du cannabis.
Le programme du colloque :