Un job dating pour les menuisiers de la prison de Tatutu

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Travailler le bois, entre les murs de la prison, et surtout après lors de la réinsertion dans la société. Sept détenus de Tatutu ont participé à un job dating avec des chefs d’entreprise du secteur. Après avoir exposé leurs créations construites à partir de chute de bois, ils ont passé des entretiens. Ces menuisiers de la prison sont potentiellement des futurs stagiaires ou des employés pour les entreprises venues à leur rencontre.

Publié le 08/03/2024 à 16:58 - Mise à jour le 09/03/2024 à 12:34

Travailler le bois, entre les murs de la prison, et surtout après lors de la réinsertion dans la société. Sept détenus de Tatutu ont participé à un job dating avec des chefs d’entreprise du secteur. Après avoir exposé leurs créations construites à partir de chute de bois, ils ont passé des entretiens. Ces menuisiers de la prison sont potentiellement des futurs stagiaires ou des employés pour les entreprises venues à leur rencontre.


Après 9 mois d’apprentissage, c’est avec une certaine appréhension que des détenus ont présenté leur travail à des professionnels du bois. Dans l’atelier de la prison de Tatutu, ils se forment au métier de menuisier. Ils ont tout appris : de la création du matériel de traçage, à la confection d’un établi complet. Certains meubles sont même embellis avec des gravures. « C’est un meuble télé avec sculpture et gravure, explique un détenu désignant sa création. On a fait de la gravure sur ardoise et sur le côté de la sculpture ».

(Crédit photo : Thomas Chabrol/TNTV)

Ces stagiaires font partie de la 2e promotion de la formation menuiserie lancée en 2022 dans l’établissement. Une formation qui sera d’ailleurs proposée au CFPA de Taravao à partir de juillet. Dans l’atelier de la prison, tout a été conçu et pensé à partir de bois récupéré et de palettes recyclées. « Le but est d’arriver à se servir de ressources locales, de ce qu’on a, de ce dont on dispose, explique Jean-Philippe Andriot, formateur au CFPA. Et utiliser des techniques traditionnelles d’assemblage qui vont nous permettre de se passer de quincaillerie, de ruptures de stocks qu’on peut parfois avoir dans les magasins. »

Les entreprises présentes pour ce job dating ont découvert avec étonnement les compétences des détenus et la qualité du travail enseigné. « Ils sont vraiment employables parce qu’ils sont autonomes, estime Valérie Adda, représentante de l’association pour l’éducation cognitive et le développement (AECD). Ils sont habilités à travailler sur les machines. Ils ont acquis les techniques de base d’assemblage. Le formateur les a aussi habitués à exécuter un travail à la chaine et ça leur a permis de constater qu’à plusieurs, on fabrique beaucoup plus et beaucoup plus vite. »

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Et ce savoir-faire, les détenus ont dû le mettre en valeur lors des entretiens oraux, pour décrocher un stage ou un emploi. Ce programme personnalisé d’aide à l’insertion en milieu carcéral est un levier pour construire un projet professionnel

Entre les murs de la prison, le lien se crée entre des hommes en fin de peine et le monde de l’entreprise. Des entreprises qui pour certaines ont déjà embauché d’anciens détenus ces dernières années.

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