Un matava’a « dédié à nos populations » et à la « transmission »

Publié le

Le président du comité organisateur du festival des îles Marquises Ranka Aunoa était l'invité de notre journal ce samedi pour faire un état des lieux sur l'organisation du prochain matava'a o the henua enana, à Ua Huka.

Publié le 23/02/2025 à 14:36 - Mise à jour le 23/02/2025 à 14:38

Le président du comité organisateur du festival des îles Marquises Ranka Aunoa était l'invité de notre journal ce samedi pour faire un état des lieux sur l'organisation du prochain matava'a o the henua enana, à Ua Huka.

TNTV : La dimension sociale, culturelle, éducative aura-t-elle une dimension particulière cette année ?
Ranka Aunoa, 1er adjoint au maire de Ua Huka, président du Comothe : « Oui, il faut savoir que c’est la 13e édition que nous aurons l’honneur d’accueillir cette année sur notre petite île de Ua Huka. Nous avons réfléchi à améliorer cet aspect de transmission. Et pour la première fois dans le matavaa, nous allons mettre en place le matavaa des enfants. Toutes les matinées sont dédiées aux danses, exclusivement aux enfants, et nous avons même dédié un après-midi aussi pour la préparation du kaikai communautaire. Les enfants vont participer activement à cette partie du Matavaa » .

TNTV : Combien d’enfants sont sur l’île de Ua Huka ?
R.A :
« Nous avons une centaine d’enfants scolarisés, 110 exactement et nous attendons sur les délégations, nous avons prévu déjà des quotas. Il y a 780 festivaliers qui sont attendus et je pense que 30% seront des enfants » .

TNTV : En termes d’investissement financier, combien va coûter le festival ?
R.A :
« Nous avons un budget prévisionné, nous sommes tributaires de deux éléments clés d’organisation que sont le transport et l’alimentation. Les budgets avoisinent une trentaine de millions de francs. Je suis fier parce que plus de la moitié du budget prévisionnel que nous avons prévu est porté par les communes des îles Marquise et la Codim. Malgré que ce la Culture ne soit pas notre compétence, nous voulons affirmer que nous sommes pour cet événement là, nous savons que la culture est le socle de notre archipel donc nous mettons les moyens » .

– PUBLICITE –

TNTV : Vous êtes soutenu par le Pays ?
R.A :
« Bien sûr, nous remercions le Pays, il met en contribution le Tahiti Nui, on a un abattement qui est prévu et nous attendons une partie du ministère de la culture qui nous soutient aussi financièrement pour cet événement » .

TNTV : Du côté des hébergements et du transport, avez-vous les capacités de liaison et de logement pour accueillir plus de 2000 participants ?
R.A :
« En ce qui concerne le transport, tout sera effectué par Tahiti Nui, le planning est déjà prêt et nous avons aussi les deux navires de la Codim qui vont venir en soutien pour les îles avoisinantes. Pour les touristes, en ce qui concerne l’hébergement, nous sommes encore en train de préparer tout ça (…) nous avons déjà des structures qui existent comme les écoles et fare amuira’a et nous allons nous baser sur ça. Il y a douze ans, nous avions le premier festival à Ua Huka » .

TNTV : Est-ce qu’il y a de la place sur les vols ? Qu’en est-il des logements ?
R.A :
« Nous avons discuté avec Air Tahiti pour voir quelle était leur vision par rapport à cet événement-là et tout est calé avec Air Tahiti, ils agiront en conséquence suivant les réservations et ils réajusteront des vols supplémentaires. En ce qui concerne l’hébergement pour les touristes, nous n’avons que 5 pensions de familles actuellement, elles sont pratiquement pleines mais nous comptons aussi sur l’accueil chez l’habitant et sur le camping » .

TNTV : Comment on gère la sécurité sur ce type d’événement et même les déchets ?
R.A : « En ce qui concerne la sécurité, nous avons déjà pris contact avec l’administratrice de l’état qui nous accompagne, il y a déjà une brigade de gendarmes qui doit venir chez nous, ensuite bien sûr nous avons contracté des assurances pour pouvoir nous protéger sur tout ça mais nous comptons aussi sur le bon sens de chacun pour adopter les bons comportements, pour que tout se déroule correctement. En ce qui concerne le traitement des déchets, c’est une question très intéressante parce qu’il faut savoir que Ua Huka est une île environnementalement saine. Chez nous il n’y a pas de rat noir et nous sommes en train de discuter avec l’association qui gère ça sur notre île. Nous allons mettre en place un dispositif sur chaque île pour pouvoir mener à bien cette préservation » .

TNTV : Vous savez d’ores et déjà combien de festivaliers seront présents ?
R.A :
« La configuration de notre île ne permet pas d’ouvrir à tout ceux que nous voulons inviter, nous allons profiter de ce matava’a pour recentrer nos îles des îles Marquises, nos délégations sur elles-mêmes et mettre en avant cet aspect de transmission. Nous ne sommes pas forcément dans une promotion touristique comme nous la connaissons, nous voulons dédier ce matava’a à nos populations et nous voulons la recentrer sur cette transmission » .

TNTV : Vous êtes également un maire adjoint à la mairie de Ua Huka, quels sont les projets de développement de la commune sur le tourisme ou l’environnement ?
R.A : « Il faut savoir que cette mandature a été très compliquée pour l’ensemble des tavana, nous avons eu deux années en début de mandature très compliquée avec la gestion du Covid, mais malgré cela nous avons pu débuter un gros projet qui nous tient à coeur, c’est la réalisation d’une petite débarcadère de la baie de Hane, il faut savoir qu’il y a plus d’une quinzaine d’années maintenant que Ua HUka ne peut plus accueillir les grands paquebots et nous pensons à travers ce débarcadère refaire revenir ces paquebots. C’est une manne financière qui pourra profiter à nos populations, surtout dans l’artisanat parce que c’est l’un des points forts de notre île, la sculpture sur bois, c’est ce que nous espérons à travers ce projet là » .

TNTV : La mise en place d’une déchèterie aussi ?
R.A :
« Ua Huka est assez précurseur dans les projets de préservation de l’environnement et nous sommes indemnes du rat noir, nous avons le premier rahui de l’archipel. Pour continuer dans cette démarche là, nous sommes en train de construire une déchèterie pour rentrer petit à petit dans une démarche de traitement des déchets et par la suite on va construire un centre d’enfouissement » .

TNTV : Aujourd’hui, la CODIM a la volonté de faire de la protection de l’environnement un atout du développement économique ?
R.A :
« Exactement, on a tendance à mettre en confrontation la préservation et le développement économique, nous nous voulons vraiment faire de la préservation l’atout principal du développement économique. Nous sommes toujours sur notre projet d’aire marine protégée des îles Marquises, parce que nous voulons pérenniser cette filière là et cette ressource là pour nos populations de demain donc nous sommes en pourparlers avec le pays et puis tous les acteurs de cette filière là pour dans un premier pas mettre un zonage de 30 milles pour réserver notre pêche artisanale et nous sommes aussi dans une démarche d’énergie renouvelable, nous voulons atteindre grâce au photovoltaïque 75% de la distribution totale de l’énergie sur l’archipel d’ici 2028 » .

Dernières news

Activer le son Couper le son