Un parcours du combattant malgré le guichet unique de la CPS

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Fini la perte de temps et d’énergie en passant de service en service. La CPS a ouvert jeudi dernier un guichet unique destiné aux personnes reconnues victimes des essais nucléaires par le Civen. Une annonce faite par Moetai Brotherson la semaine dernière. C’est un pas de plus vers la simplification des démarches administratives, mais le chemin à parcourir pour être reconnu en tant que malade du nucléaire est encore long et fastidieux.

Publié le 13/09/2023 à 11:34 - Mise à jour le 14/09/2023 à 9:53

Fini la perte de temps et d’énergie en passant de service en service. La CPS a ouvert jeudi dernier un guichet unique destiné aux personnes reconnues victimes des essais nucléaires par le Civen. Une annonce faite par Moetai Brotherson la semaine dernière. C’est un pas de plus vers la simplification des démarches administratives, mais le chemin à parcourir pour être reconnu en tant que malade du nucléaire est encore long et fastidieux.

À la CPS, les malades du nucléaire peuvent trouver une oreille attentive à leurs requêtes. Accompagnement administratif et psychologique ou encore évaluation des besoins des familles pour proposer des dispositifs d’aides financières, depuis l’ouverture du guichet jeudi dernier, une quinzaine de personnes ont été reçues.

« C’est un guichet d’accompagnement des victimes des essais nucléaires pour lesquelles nous proposons un espace dédié vraiment personnalisé qui est assuré par des assistantes sociales et une psychologue au besoin, explique la cheffe de service prestation aux familles, Heirani Panai. Ce statut permet d’avoir une attention beaucoup plus portée sur la situation et l’évaluation de leur situation surtout. »

Avant de bénéficier de ces prestations, il faut être reconnu par le comité d’indemnisation des victimes des essais nucléaires (Civen). Le parcours du combattant pour y parvenir reste inchangé. Première étape : constituer son dossier. Une fois complet, il est envoyé à Paris où il est analysé par les équipes du Civen. Si la demande est acceptée, une expertise médicale est réalisée au Fenua. Une proposition d’indemnisation est établie.

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Au minimum, le délai de traitement d’un dossier est de 18 mois. En 1 an et demi, 686 dossiers ont été accompagnés par les équipes du haut-commissariat. Un travail fastidieux également réalisé par les associations. Le nouveau guichet unique de la CPS n’intervient pas dans le processus. Il accompagne unique les malades déjà reconnus par le Civen. Les associations saluent sa mise en place, mais ne sont pas pour autant pleinement satisfaites :

« D’abord c’est une initiative qui fait avancer un petit peu ce dossier-là. Mais maintenant, nous sommes un peu perplexes, nous trouvons que le gouvernement Brotherson ne frappe pas exactement là où il y a véritablement l’obstacle. Supprimez ce millisievert, là, on avancerait« , estime Maxime Chan de l’association 193.

Un millisievert est le seuil d’exposition à des rayonnements ionisants à partir duquel une personne peut prétendre à une indemnisation.

23 pathologies sont reconnues comme radio-induites et ouvrent droit à une indemnisation. Une liste qu’il faudrait compléter selon Tamari’i Morurora. L’association a adressé une lettre au ministre de l’Intérieur et des Outre-mer pour faire reconnaître deux pathologies supplémentaires : liées au pharynx et au pancréas. Ce courrier envoyé le 16 septembre est toujours en attente de réponse.

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