Un possible retour du Club Med en Polynésie ?

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Toujours en visite à Singapour, le président Moetai Brotherson a rencontré la direction du département Asie - Pacifique du Club Med. Le groupe hôtelier ne cache pas ses ambitions de construire un village vacances haut de gamme en Polynésie. Un resort "all inclusive" comme il en existe déjà en Asie et dans d’autres régions du monde.

Publié le 22/03/2024 à 12:21 - Mise à jour le 23/03/2024 à 9:01

Toujours en visite à Singapour, le président Moetai Brotherson a rencontré la direction du département Asie - Pacifique du Club Med. Le groupe hôtelier ne cache pas ses ambitions de construire un village vacances haut de gamme en Polynésie. Un resort "all inclusive" comme il en existe déjà en Asie et dans d’autres régions du monde.

C’est un club de vacances qui s’est imposé dans le secteur du tourisme avec son concept de village et de voyages en famille. Le groupe au trident change sa stratégie : des formules loisirs « all inclusive » dans des sites haut de gamme. Avec une dizaine de resorts répartis entre Bali, la Thaïlande et l’Indonésie, le département Asie du Sud Est et Pacifique du Club Med, n’écarte pas un retour en Polynésie. « On a l’appétit et la confiance commerciale pour regarder d’autres projets dans le Pacifique, et notamment en Polynésie française. À noter cependant qu’on le fera via des partenariats, avec des investisseurs en mesure de porter des projets hôteliers. (…) On est plutôt sur un horizon à moyen terme de cinq ans, le temps de finaliser les financements, trouver le site, et faire la construction potentielle du resort » déclare Sébastien Favre, directeur développement et construction pour le Club Med en Asie du Sud Est et Pacifique.

Et d’ajouter : « Ce qui est intéressant pour le Club Med, c’est que la Polynésie permet de se positionner sur une clientèle européenne, mais aussi américaine, et on l’espère dans le futur, de plus en plus, une clientèle asiatique. Le Club Med est fort de sa présence sur ces trois marchés, qui sont amenés à représenter dans les années qui viennent chacun un tiers de nos visiteurs. Donc c’est pour nous, un moyen avec une présence en Polynésie de se positionner sur ces segments-là. Cela nécessite cependant le développement des liaisons aériennes, et on sait que c’est un vecteur de croissance, et qui nous sera très utile sur l’Asie ».

« Il y a une vraie volonté du Club Med de revenir en Polynésie« 

Moetai Brotherson, président de la Polynésie française

Le segment du « all inclusive » intéresse particulièrement le président Moetai Brotherson pour le développement touristique du fenua. En Polynésie, le nom « Club Med » raisonne encore dans les esprits de nombreux professionnels du secteur.

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L’enseigne s’est retirée de la Polynésie d’abord en 2001, à Moorea. Le site ouvert dans les années 60 a arrêté toute exploitation pour des raisons foncières. « Le gouvernement a un portefeuille de sites exceptionnels qui sont propriétés du gouvernement et que nous allons bientôt proposer en appel à projets. Le site de Moorea, c’est un peu compliqué, il a une histoire. Maintenant, le foncier aujourd’hui, c’est très compliqué. Nous avons repris les discussions avec les co-propriétaires. On avance doucement. Nous allons commencer par les propriétés qui sont maitrisées complètement par le gouvernement » explique Moetai Brotherson, président de la Polynésie française. C’est ensuite à Bora Bora que le Club Med a fermé ses portes en 2009, en raison de l’effondrement du secteur du tourisme.

Le fenua lancera prochainement un appel à projets. Le président du Pays espère voir candidater le Club Med : « Nous avons eu un exposé des nouvelles destinations qu’ils ont développées avec beaucoup de succès ces derniers temps. Je pense que c’est un acte intéressant parce qu’ils sont également leur propre tour-opérateur. (…) C’est plus qu’un éventuel retour, il y a une vraie volonté du Club Med de revenir en Polynésie avec un repositionnement de leur offre vers un segment plus exclusif qui correspond à ce que nous recherchons ».

Diana Leou, une Polynésienne qui travaille au Club Med, à Singapour. (Crédit photo : Thomas Chabrol / TNTV)

En attendant, à Singapour, le « Ia orana » polynésien résonne déjà dans les bureaux du groupe hôtelier, et particulièrement pour Diana Leou. La Polynésienne vit dans la cité état depuis une vingtaine d’années. Elle est l’assistante personnelle de la directrice du département Asie du Sud Est et Pacifique du Club Med. Aussi à l’aise en français qu’en anglais, hakka et mandarin, elle n’a pas caché son émotion de rencontrer la délégation polynésienne : « Je souhaiterais bien qu’un Club Med ouvre en Polynésie, cela me ferait très plaisir, parce que c’est mon pays natal ».

Fort de sa présence sur les marchés asiatique, américain et européen, et avec ses 1,5 million de clients par an, le club de vacances réalise lui-même 70% de ses ventes, de quoi générer du flux de voyageurs dans ses différents villages.

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