Pour la première fois en Polynésie, les professionnels du privé et du public se penchent ensemble sur la prise en charge des patients souffrant notamment d’obésité et pathologies inhérentes. Un problème de santé public inquiétant. Selon les dernières études qui datent de plus d’une décennie, 70 % de la population est en surpoids dont 40% est au stade d’obésité. Si les mentalités changent sur ce problème de santé, il existe aussi des non-dits qui mettent à mal la prise en charge : « Ça reste encore tabu dans le sens où les gens sont culpabilisés, estime le docteur Zeina Ajaltouni. Mais si l’explication du diagnostic de l’obésité est faite de manière factuelle et bienveillante, les familles sont très contentes de pouvoir s’occuper du poids. la particularité, c’est qu’ils attendent souvent que l’obésité soit importante pour être demandeurs. Alors que, dans l’idéal, il faudrait que dès le surpoids, on puisse agir. »
Les habitudes alimentaires néfastes et le capital génétique augmentent le risque d’obésité. Le milieu social peut aussi avoir un impact sur la progression de la maladie. Les familles les plus précaires sont souvent les premières concernées, mais les autres catégories sont aussi impactées. « On a aussi des familles qui ont un niveau de vie ou un niveau socio-culturel élevé. Et là, la problématique est différente. Ça va être l’opulence, le fait de gâter comme on aime faire. Et il faut toujours se rappeler et rappeler aux parents que ce n’est pas eux qui ont décidé que la maladie arrive, mais par contre ils sont responsables du changement, quel que soit leur niveau socio-culturel. »
Avec 36% des 7-9 ans en surpoids dont 16% en obésité, l’école doit aussi être un lieu d’apprentissage. Tunui Pureni, conseiller technique du ministère de la Santé, explique une partie des actions à venir : « La première mesure forte qu’on a installée au ministère, c’est de mettre un petit-déjeuner sain à l’ouverture de l’école pour que les enfants puissent manger sainement et avoir un repas le matin avec des fruits et des féculents locaux. »
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Une mesure vertueuse dont l’efficacité pourrait s’avérer limitée si rien n’est fait par ailleurs aux abords des établissements scolaires. « Effectivement, il faut que le système soit changé. Le système des roulottes à proximité des écoles, le système d’indice glycémique dans nos sodas. Il faudra mettre des lois pour rééquilibrer les chiffres dont nous dépendons malheureusement actuellement. »
Ce premier séminaire des coordinateurs de programme d’éducation thérapeutique du patient devrait permettre, à terme, une meilleure prise en charge des patients et faire reculer ces fléaux de nos sociétés modernes.