Ils étaient près d’une soixantaine de pêcheurs côtiers entassés dans une petite salle de classe, ce mardi à Raiatea, pour écouter le ministre de l’Agriculture et des Ressources marines,Taivini Teai apporter les premiers éclaircissements sur leur statut, objet d’une réforme qu’ils avaient contestée en octobre dernier.
Pour rappel, les pêcheurs côtiers s’inquiètent de la fragilité de leur statut, intégré dans celui de marin-pêcheur sans prendre en compte, selon eux, leurs spécificités par rapport aux pêcheurs hauturiers : le paiement à la part, l’absence de quota de pêche, ou d’obligation d’embaucher des matelots salariés à leur bords – ce que la réforme prévue pour 2025 prévoyait de modifier.
Ces premières concertations ont ainsi « permis d’apporter des éclaircissements sur les modalités du projet de réforme et d’ouvrir les discussions sur les particularités du salariat dans le secteur de la pêche côtière » , écrit la présidence dans un communiqué.
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« Les échanges ont mis en lumière des défis importants pour la filière, notamment les difficultés financières à garantir un salaire mensuel aux marins embarqués, dont la rémunération repose essentiellement sur la part de pêche journalière. Cette réalité rend la stabilité économique du secteur particulièrement complexe » , poursuit la présidence. Celle-ci précise, conformément à ce qui avait été avancé dans le protocole d’accord portant sur la viabilité et la durabilité de la pêche polynésienne, un échéancier pour définir clairement le statut des pêcheurs côtiers « d’ici la fin du premier semestre 2025 » .
« Cette rencontre marque le début des concertations nécessaires dans le cadre des enquêtes socio-économiques des pêcheurs professionnels. Ces démarches visent à analyser les forces, les limites et les éventuelles contraintes d’application du statut de marin pêcheur, pour proposer des solutions durables et adaptées à la réalité de la filière côtière » , conclut le communiqué.
Le CESEC favorable à une réforme
De son côté, le Cesec a rendu, ce mercredi, un avis favorable au projet de réforme du statut du marin pêcheur. Congés payés, cotisations sociales ou encore formation professionnelle… selon les 51 membres du Cesec, la réforme présente des avancées notables pour la profession. Tout en notant « qu’un statut propre à la pêche côtière » est une solution envisageable, a rappelé la rapporteure du projet de loi Lucie Tiffenat.