Depuis le début de l’année, la coopérative des aquaculteurs de Vairao fait face à un mal inconnu qui décime les larves de crevettes bleues dès leur premier jour de vie. Après avoir exploré de nombreuses pistes aux côtés de spécialistes australiens pour remédier à ce mal, un traitement par antibiotiques en écloserie a été retenu. Une solution qui a reçu l’aval du ministre de l’Agriculture, Taivini Teai.
« C’est une importation, j’espère exceptionnelle, d’antibiotiques, de façon à maîtriser les productions de post larves, et donc cette filière de crevetticulture. Mais au-delà de ça, c’est une démarche qui conduira à une réflexion sur l’agencement des moyens structuraux pour permettre à cette filière d’être pérenne », explique-t-il.
La filière, créée en 1986, et qui génère 800 millions de francs de chiffre d’affaires annuel, doit aujourd’hui investir, notamment sur une deuxième écloserie, pour sauvegarder son savoir-faire.
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« Il faut surtout préserver ces ressources. Avoir des sauvegardes des espèces. Pouvoir faire en sorte que nos chercheurs puissent développer d’autres techniques et améliorer le patrimoine génétique, indépendamment des zones d’exploitation proprement dites », ajoute Taivini Teai.
Tributaires de l’écloserie de Vairao, les éleveurs, qui ont perdu un tier de leur chiffre d’affaires, ont demandé à leur ministre de tutelle le soutien des autorités pour sauver leurs entreprises et les emplois. Il se disent aujourd’hui rassurés. « Avant, c’étaient les crevettes qui permettaient de payer les employés. Aujourd’hui, n’ayant plus de crevettes, il faut que l’on trouve une solution pour garder les emplois », souligne Teva Siu, éleveur.
Dans l’attente des résultats de l’administration d’antibiotiques aux larves, certains professionnels, comme Teva Siu, souhaitent diversifier leur activité en se consacrant, par exemple, à l’élevage des Paraha Peue. « On a fait la demande à la Direction des ressources marines pour pouvoir les élever. Donc, en cas de manque de post larves de crevettes, on pourra se tourner vers le poisson ».
L’ensemble des professionnels attendent avec impatience le 22 juin prochain, jour où ils seront fixés sur l’efficacité du traitement qui permettra, peut-être, de sauver la filière crevetticole polynésienne.