Une administration en sureffectif et sous-qualifiée, selon la CTC

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Une administration en sureffectif et sous qualifiée. C’est le constat que dresse la Chambre Territoriale des Comptes dans son dernier rapport paru hier après une longue période de réserve en raison des échéances électorales. La CTC s’est penchée sur la gestion des ressources humaines de l’administration du Pays de 2010 à aujourd’hui. Et si quelques progrès ont été faits, ils sont insuffisants pour la juridiction qui plaide pour que des "réformes structurelles" soient entreprises "au plus vite".

Publié le 07/07/2020 à 11:37 - Mise à jour le 07/07/2020 à 13:54

Une administration en sureffectif et sous qualifiée. C’est le constat que dresse la Chambre Territoriale des Comptes dans son dernier rapport paru hier après une longue période de réserve en raison des échéances électorales. La CTC s’est penchée sur la gestion des ressources humaines de l’administration du Pays de 2010 à aujourd’hui. Et si quelques progrès ont été faits, ils sont insuffisants pour la juridiction qui plaide pour que des "réformes structurelles" soient entreprises "au plus vite".

L’administration du Pays compte à ce jour un peu plus de 8 000 agents : 5 473 dans ses différents services ainsi que 2 575 dans ses 14 établissements publics. Un peu plus de 8 000 fonctionnaires qui représentaient en 2018 pour la Polynésie une dépense de personnels de 47 milliards de Fcfp.

Un chiffre qui ne faiblit pas bien que la réduction du nombre d’agents de la fonction publique soit jugée « indispensable » par de nombreux rapports, ces dernières années, souligne la CTC.

Des « effectifs trop nombreux »

Or, depuis près de 10 ans, le pays ne parvient pas à « formuler une réponse claire et efficace en matière de gestion des ressources humaines », estiment les magistrats financiers.

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Si elle pointe des « effectifs trop nombreux », la CTC note aussi que la majorité des agents, 57% exactement, ne sont que faiblement qualifiés et donc cantonnés à des taches administratives élémentaires.

Une « proportion complètement inadaptée » d’emplois « sans réelle valeur ajoutée » et qui pourraient être amenés à disparaître avec le développement de la dématérialisation des actes ou de l’intelligence artificielle, estime la Chambre.

A contrario, souligne celle-ci, le taux d’agents d’encadrement « reste médiocre ». La proportion des fonctionnaires de catégories A et B n’a, elle, progressé que de 4 et 3% sur une période de dix ans.

Il résulte du tout, dixit la CTC, une « faiblesse chronique de la productivité de l’administration » du Pays. 

11 recommandations de la CTC

Des « progrès » ont tout de même été réalisés, notamment dans la maîtrise des aspects financiers et dans la gestion des ressources humaines. Mais ils restent largement insuffisants aux yeux de la Chambre Territoriale des Comptes.

Elle formule donc 11 recommandations pour réformer l’administration du Pays : comme réduire à 20% des effectifs, dans les trois prochaines années, le nombre d’agents dédiés au fonctionnement courant des services. Ou supprimer dans les dix ans les emplois de catégorie D tout en priorisant le recrutement de fonctionnaires de catégorie A et B.

Le prix à payer selon elle pour que l’administration polynésienne soit en phase avec son temps.

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