Lorsqu’on demande à Goenda pourquoi elle a choisi ce sujet, elle nous répond : « Pourquoi pas. Tout simplement parce-qu’en 2011, lorsque j’ai débuté ma thèse, la Maison de la Culture proposait de refaire vivre la pièce de théâtre Te pe’ape’a hau’ore o Papa Penu et Mama Roro écrite en 1972 par Maco Tevane, le père de Heremoana Maamaatuiahutapu, alors directeur de la Maison de la Culture. C’est donc par rapport à l’engouement populaire qui a eu à ce moment là que je me suis dis, ça serait bien que l’on puisse connaitre davantage le comique polynésien, comment ce comique reflète la société d’aujourd’hui et comment la langue a t’elle évolué par rapport à ce champ sémantique qui se rapporte au rire. »
Pour ses recherches, Goenda s’est également inspirée de la pièce de théâtre de John Mairai écrite en 1989 E’ita ïa mais aussi des ‘ute ‘arearea, les chants comiques traditionnels dans le cadre des fêtes culturelles du mois de juillet à Tahiti de 1986 à 2014.
En 1995, déjà, le parcours de Goenda démontre son attachement à la culture puisqu’elle obtient une licence en « Langues et Cultures Régionales » à l’Université de Polynésie. La jeune femme s’inscrit ensuite à l’Ecole Normale avant de devenir enseignante jusqu’en 2001. En 2006, elle sera formatrice en Langues et Cultures polynésienne. Après un master en Sciences de l’Education et de la Formation à l’Institut Supérieur de l’Enseignement Privé de Polynésie en 2010, Goenda forme aujourd’hui les enseignants à l’Ecole Supérieure du Professorat et de l’Education de la Polynésie française.
Un long parcours qui s’achève par ce doctorat en Langues, littératures et civilisations polynésiennes. Mention du jury : très honorable. D’ailleurs, Bruno Saura, anthropologue et professeur à l’Université de Polynésie, ne cache pas avoir été séduit par cette thèse : « J’étais pas spécialiste du comique, c’est pour ça que j’ai trouvé des spécialistes extérieurs. Le thème est important, parce-qu’on sait que les Tahitiens, comme d’autres peuples, aiment rire. La question est de savoir si ils rient des mêmes choses que les autres peuples. Donc c’était un sujet très intéressant. ça parait léger, mais en faite, il y a une vrai subtilité, une vrai profondeur là-dedans ».
Ovation pour Goenda Turiano-Reea