Une vingtaine d’arbres à Papeete bientôt abattus

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La chute d’un arbre lundi en plein centre-ville de Papeete a fait une victime. Le lendemain, un autre arbre s'est effondré, avenue Prince Hinoi, sans faire de victime cette fois. L’an dernier, au mois d’octobre, un maru maru s’était effondré à côté du Monument aux morts. Depuis, un diagnostic des arbres situés sur le domaine public de la capitale a été lancé par le Pays. Plusieurs arbres seront abattus à très court terme.

Publié le 31/07/2024 à 16:59 - Mise à jour le 31/07/2024 à 17:02

La chute d’un arbre lundi en plein centre-ville de Papeete a fait une victime. Le lendemain, un autre arbre s'est effondré, avenue Prince Hinoi, sans faire de victime cette fois. L’an dernier, au mois d’octobre, un maru maru s’était effondré à côté du Monument aux morts. Depuis, un diagnostic des arbres situés sur le domaine public de la capitale a été lancé par le Pays. Plusieurs arbres seront abattus à très court terme.

Ils apportent de l’oxygène, de la beauté et un confort thermique à la ville. Les arbres de Papeete sont cependant sous surveillance étroite : « Nous avons lancé un diagnostic en novembre 2023 pour diagnostiquer tous les arbres qui sont situés sur les routes du Pays dans la ville de Papeete. Ce diagnostic avait deux objectifs. Le premier, c’était de préserver notre patrimoine naturel. Et le deuxième, c’était d’identifier les arbres qui posaient un danger pour nos concitoyens. Nous avons reçu les premières conclusions du diagnostic il y a quelques jours. Sur 480 arbres (faisant partie du domaine public, Ndlr) qui ont été traités, 460 peuvent être préservés. Mais il y a 20 arbres qui vont nécessiter un abattage à court terme » explique Jordy Chan, ministre des Grand Travaux, de l’Équipement, en charge des transports aériens, terrestres et maritimes.

« On a eu coup sur coup deux arbres qui sont tombés. Il y a un peu un état de psychose. Mais je ne pense pas qu’il y ait de danger plus que ça »

Remy Brillant, directeur général des services à la mairie de Papeete

Pour précision, l’arbre tombé à Paofai lundi fait partie du domaine communal et ne fait donc pas partie des 480 arbres diagnostiqués par le Pays. Ce maru maru avait néanmoins été élagué en novembre 2023 et faisait l’objet de suivis réguliers comme tous les arbres de Papeete. « Ce sont des arbres qui ont été plantés dans les années 1920, 1930, voire peut-être un peu avant. Ces arbres sont un peu les témoins de la ville. (…) Là, c’était la base de l’arbre qui posait problème. Des racines qui ne faisaient plus fonction de racines, qui tenaient à peine l’arbre. Il n’y avait même pas de vent. Le sol était peut-être un peu humide » déplore Remy Brillant, directeur général des services à la mairie de Papeete. « Tous les ans, à l’approche de la saison des pluies et des intempéries, on procède à l’élagage de ces arbres. Et il y a un contrôle visuel qui se fait par nos agents directement. Là où on a coupé des grosses branches, il peut y avoir des infiltrations d’eau. Ça peut affaiblir le tronc. Maintenant, il faut qu’on aille beaucoup plus loin, qu’on puisse faire un bilan de santé avec une carte d’identité de chaque arbre de manière à rassurer les gens. C’est un travail important. Ça réclame du budget. On a aussi un prestataire qui est spécialisé dans la taille des arbres. Ce n’est pas quelque chose qu’on prend à la légère« .

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Et malgré l’accident dramatique survenu lundi, Remy Brillant se veut rassurant : « L’événement de lundi, c’est dramatique. On est vraiment bouleversés par ça. Ça n’arrive pas souvent. On a eu coup sur coup deux arbres qui sont tombés. Il y a un peu un état de psychose. Mais je ne pense pas qu’il y ait de danger plus que ça. Il faut faire les choses à tête reposée. C’est ce qu’on va envisager à très court terme sur la commune. (…) On va faire venir un expert pour regarder en profondeur l’état de santé de ces arbres. C’est important l’arbre dans la ville. Ça apporte du confort thermique. C’est la nature dans la ville. Il faut aussi s’en occuper et la préserver, mais en faisant courir le moins de risques possibles à la population ».

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« L’abattage d’un arbre est uniquement utilisé en dernier recours »

Jordy Chan, ministre des Grands Travaux et de l’Équipement

Parmi les 20 arbres à être prochainement abattus à Papeete, des maru maru dont certains sont centenaires (1 sur l’avenue Pouvana’a a Oopa et deux sur le front de mer de Papeete), des pommes étoiles, des uru, des cocotiers ou encore des acacias : « Tous ces arbres vont faire l’objet d’opérations qui vont se tenir au cours des prochaines semaines, voire des prochains mois. Par contre, ce qu’il est important de préciser, c’est que l’abattage d’un arbre est uniquement utilisé en dernier recours. Ce que nous souhaitons, c’est éviter d’effectuer ces opérations au maximum possible » précise le ministre.

« Sur les arbres, on prend à peu près 36 données. On prend toutes les données dendrologiques, quelles sont les essences, quelles sont les hauteurs, les diamètres… Après, on prend toutes les données physiologiques et tout ce qui est mécanique. Est-il en bonne forme ? A-t-il des soucis mécaniques ? On peut avoir une bonne physiologie et une mauvaise mécanique, ou vice-versa. Après, il y a tous les facteurs environnementaux, les revêtements de sol, les réseaux, les lampadaires, des choses comme ça. Ces 36 données récoltées vont nous permettre d’avancer un diagnostic et de temps en temps, de pousser des investigations complémentaires, comme des recherches mécaniques avec des appareils qui nous permettent de mesurer les quantités et les qualités de bois à l’intérieur des arbres » indique Mathieu Gauthier, consultant en arboriculture ornementale.

Des arbres qui chutent à cause de l’action humaine

La cause principale de la chute de ces arbres est l’activité humaine, indique l’étude réalisée par le Pays : « La cause est principalement anthropique, c’est lié à l’action de l’homme et notamment à des travaux souterrains qui ont été réalisés il y a plusieurs dizaines d’années et qui ont endommagé les racines charpentières, c’est-à-dire les racines qui permettent d’équilibrer l’arbre au fil du temps. Aujourd’hui, malheureusement, on en récolte les fruits » indique le ministre.

Des cartes d’identité de chacun des 480 arbres pourraient être créés : « Cela permettrait de mettre en place des mesures qui serviront à s’assurer que dorénavant, lors des futurs travaux, des prescriptions techniques soient prises pour éviter d’endommager ces racines à l’avenir et également de mieux sensibiliser et mieux former tous les acteurs de la chaîne qui travaillent dans le secteur du BTP auprès de ces arbres » ajoute le ministre. Une réflexion se pose aussi sur le choix des essences à planter dans les prochaines années.

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