« Cette cause défend le respect de l’environnement et du développement durable. L’élevage et l’industrie sont directement liés à la pollution et la surconsommation de nos ressources naturelles. L’élevage est un des postes de l’industrie qui consomme le plus d’eau, d’espace et de matières premières végétales. Cet état d’esprit est déjà bien développé à l’étranger, et ne commence tout juste qu’à susciter la curiosité des Polynésiens », estime la jeune femme.
Les publications de Hereiti commencent à devenir populaires. La jeune femme qui vit aux Marquises cultive ses propres fruits et légumes et partage ses recettes en photo et vidéo sur Facebook et instagram.
Tevaiarii Frébault quant à elle, proposait jusqu’à il y a peu un service de traiteur vegan sur Tahiti. Pour elle, la réflexion sur son alimentation a aussi démarré à l’âge de 15 ans. « Un homme me disait donner de la viande rouge à son chien pour le rendre plus agressif. Alors j’ai pensé que ça devait avoir le même impact sur nous, les êtres humains et j’ai observé mon comportement lorsque j’arrêtais la viande plusieurs jours et j’avais remarqué que j’étais plus calme », confie-t-elle.
Mais c’est devenue maman qu’elle a eu un vrai déclic. À Noël, elle sert du canard. Mais sa fille de trois ans refuse de manger. « Elle s’inquiétait pour les animaux. J’ai trouvé ça tellement beau, tellement innocent, tellement plein d’amour. Ça m’a servi de levier. Pour ma fille j’ai décidé de le faire. »
Hereiti a la chance de pouvoir cultiver ses propres légumes. Et de prendre le temps de réaliser des recettes bien à elle. « Ma mère m’a toujours incité à planter mes propres légumes, mais j’ai souvent pensé ne pas avoir la main verte et ne pas avoir assez de temps pour m’en occuper. Cette vision des choses a bien changé depuis que je réside à Hiva oa aux Marquises. Le fait justement de prendre le temps d’apprendre à cultiver ses propres légumes de manière naturelle c’est important et une fois le fruit de son travail récolté c’est tellement satisfaisant. »
À Tahiti, Tevaiarii Frébault vendait des plats vegan. Elle continue à partager ses conseils sur Facebook. Aux Marquises, Hereiti se concentre sur la toile. Elle utilise Facebook et Instagram pour diffuser ses recettes. « J’ai créé Vegan Tahiti dans le but, non pas de « convertir » les gens au véganisme, mais juste pour leur montrer que manger vegan est aussi savoureux, frais et sain ! J’ai découvert énormément de nouvelles saveurs, textures et odeurs que je ne connaissais pas. Je partage mes recettes pour inciter les gens à avoir une alimentation équilibrée, variée et pourquoi pas se donner un jour dans la semaine sans consommer de produits animaux. »
La jeune femme ne semble pas en manque d’idées. « Etant passionnée de cuisine depuis petite, je regarde depuis toujours les émissions de cuisine à la télévision. Mon inspiration vient donc de là, et des voyages que j’ai eu la chance de faire en Australie et à Hawaii. Telle une grande gourmande, j’ai toujours goûté à tout et c’est ce qui me permet d’associer aisément les saveurs. Ce que je vois, je le reproduis « à ma sauce » et j’en fais profiter ma famille ».
Hereiti ne pense pas se lancer un jour dans un projet de traiteur ou de restaurant. Mais l’idée d’un livre de recettes à base de produits locaux pourrait prendre forme…