Une semaine pour établir un plan de route et développer l’économie sociale et solidaire (ESS) en Polynésie. C’est tout l’objet de la Semaine de l’économie sociale et solidaire, organisée jusqu’au vendredi 22 novembre par le Pays, en partenariat avec l’Agence française de développement (AFD) et l’Agence de développement économique (ADE).
Basée sur les principes de solidarité et de coopération, l’ESS est un modèle de société visant à concilier activité économique et utilité sociale. Fortement ancrée dans le monde associatif, l’ESS se fonde également sur un esprit d’entreprise alternatif.
La définition qu’on en donne nous parle de mettre l’humain au centre, ne pas parler que profit, tout ce qui touche à l’agricole. On reste dans l’économie circulaire, on reste dans le local, on diminue l’importation, explique le Président du syndicat polynésien du café Laurent Jacquemin. On a envie d’avancer, de mettre notre pierre à l’édifice » . Pour le café , cela passe par une relance de la production locale, cheval de bataille du jeune syndicat.
– PUBLICITE –
Lire aussi – Un syndicat pour du café de qualité en Polynésie française
Le Président du syndicat des producteurs de rhums de Polynésie Marotea Vitrac, lui, mise sur l’ESS pour augmenter le nombre d’emploi dans la filière. « Sur les 5 archipels, 1000 hectares d’ici 20 à 30 ans, c’est-à-dire 3000 emplois, prévoit-il. Ce sont des emplois en conservant un prix d’achat de la canne à sucre élevé pour que les agriculteurs aient un revenu convenable. Et tout ça, ça va drainer naturellement grâce à l’ESS » .
Lire aussi – La canne à sucre, une filière en pleine croissance pour les rhums du fenua
Mais Marotea Vitrac prévient : la formation à l’ESS est indispensable pour espérer pérenniser le modèle. « Cela passera par toute une série d’aides à la formation, à l’éducation, parce qu’il faut commencer vraiment par le tout départ, c’est-à-dire éduquer, former, pour soutenir et développer » , conclut-il.
L’économie sociale et solidaire, ce sont aussi les associations, comme Tia’i fenua et son projet de ressourcerie afin de limiter les déchets, qui a signé un partenariat avec l’entreprise d’électroménager TESA à l’occasion de ces rencontres.
« Aujourd’hui, les D3E – déchets électriques et électroniques- sont soit enfouis, soit rapatriés pour recyclage à l’extérieur. Alors qu’on a la valeur en Polynésie, on a les compétences pour le faire, assure la Directrice de l’association Moea Pereyre. L’idée, c’est de pouvoir identifier ces compétences, les faire monter dans davantage de maîtrise pour être en mesure de réparer plus et mieux en territoire insulaire » .
Si l’ESS permet de préserver les ressources, reste encore au Pays à la doter d’un cadre juridique et de fonds ou de soutien fiscal, des pistes envisagées par le gouvernement.