Vers un statut pour les « taties »

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ÉDUCATION - Les "taties" des écoles maternelles incarnent un soutien indispensable pour les enseignants et sont comme une deuxième maman pour les petits qui font leurs premiers pas dans un établissement scolaire. Si elles sont pour la plupart des femmes de service des communes, leur statut devrait bientôt évoluer.

Publié le 29/04/2019 à 15:44 - Mise à jour le 17/06/2019 à 9:04

ÉDUCATION - Les "taties" des écoles maternelles incarnent un soutien indispensable pour les enseignants et sont comme une deuxième maman pour les petits qui font leurs premiers pas dans un établissement scolaire. Si elles sont pour la plupart des femmes de service des communes, leur statut devrait bientôt évoluer.

Après avoir accueilli les enfants dès 6 h 30, Juanita Mateau rejoint la maîtresse d’une classe de section des tout petits de Mahina. Elle aide à la préparation des ateliers avant de rejoindre les élèves pour les accompagner dans leurs activités, tout au long de la journée.

Comme ici, « Kahana m’a demandé de l’aider à mettre sa chaussure et c’est mon rôle d’aide maternelle », sourit-elle. Remettre les chaussures, recoiffer, aider les enfants dans leur quotidien… les aides maternelles sont indispensables aux enseignants.

Juanita exerce ce métier depuis plus de 18 ans, elle est devenue comme une deuxième maman pour ces élèves. Et pour Hina Tumarae, institutrice à l’école Fare Va’a de Mahina, « son aide est très précieuse », assure-t-elle. « Je peux mieux me consacrer au groupe classe afin de les aiguiller dans leurs apprentissages. Elle apporte un autre regard sur les enfants, elle veille à leur confort corporel physique et quand ils sont bien dans leur corps, les enfants peuvent mieux se consacrer aux apprentissages. »

En Polynésie, la plupart des taties sont des femmes de service employées par les communes. Si elles exercent la même fonction qu’une assistante maternelle, leur statut n’est pas encore reconnu.

« Dans certaines écoles, les taties peuvent assurer leur fonction de collaboratrice auprès de la maîtresse, explique Monique Doyen, conseillère pédagogique au pôle maternelle à la direction générale de l’Education et de l’Enseignement (DGEE). Dans d’autres, c’est un peu plus compliqué parce qu’elles sont obligées de partager leur temps. Donc c’est pour ça qu’un statut permettrait de définir à temps complet la présence d’une tatie en classe de STP. »

En 2016, le Conseil économique, social et culturel (CESC) avait formulé un vœu pour inciter le Pays à créer un statut pour ces aides maternelles. Le projet est en bonne voie.

« Nous sommes en train d’y réfléchir, poursuit Monique Doyen, et de voir comment on peut faire travailler ensemble les communes, la DGEE et d’autres partenaires de la petite enfance pour définir ce statut. C’est vraiment une prise de conscience, maintenant il faut pouvoir définir un cadre et le mettre en place. »

En attendant, les taties peuvent toujours se tourner vers des formations professionnalisantes. La DGEE envisage d’en mettre à nouveau en place prochainement.

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