« Lorsque je suis arrivée à Huahine, en CE1, j’ai été harcelée par une bande de filles pendant 3 ans. Elles disaient que j’étais moche, bête et elles faisaient en sorte que je n’aie pas d’amis » . Et bien qu’elle n’avait que 9 ans, Ranihau Chang a pensé au pire.
Ce n’est qu’après 3 longues années de souffrance qu’elle s’est décidée à en parler à ses parents. Un geste salvateur, assure-t-elle. « Ce n’est qu’en cm2 que j’ai eu le courage de l’avouer à mes parents. Ils ont vite réagi, ils ont appelé SOS SUICIDE. Ce n’est pas une honte de les appeler » , tient-elle à préciser.
Mais son répit n’est que de courte durée. L’année suivante, elle est de nouveau harcelée. Une plainte est alors déposée à la gendarmerie. Atteinte psychologiquement, Ranihau a du suivre les cours à la maison. « J’ai quelques séquelles. J’ai un peu de mal à parler, je bute sur les mots, j’ai du mal à avoir confiance en moi » , ajoute-t-elle. Déterminée, elle a décidé il y a quelques semaines de réaliser une série de vidéos en mettant en avant des personnalités du fenua comme Kevin Céran-jérusalemy ou encre Raitu Sandford.
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La série de vidéo a été baptisée to’u Hia’ai. « Cela veut dire l’envie de s’en sortir, explique-t-elle. Je vais aller à la rencontre de personnes inspirantes pour que les jeunes s’inspirent à leur tour de ces personnes. J’ai créé cette série pour nous la jeunesse polynésienne, car j’ai remarqué que notre jeunesse se met dans la drogue, elle se défoule dans la violence. Elle va jusqu’à se faire mal, se mutiler pour oublier les problèmes à la maison, à l’école ou dans leur vie » .

Ranihau cumule aujourd’hui 84 000 likes sur TikTok. Elle a fait de son expérience douloureuse une force, espérant que son projet puisse aider à libérer la parole. « Je veux que les jeunes trouvent de l’espoir dans mes vidéos et qu’ils soient motivés dans ce qu’ils veulent faire » , conclut-elle.