VIH/sida : 154 personnes suivies en Polynésie

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Comme chaque année, le 1er décembre marquait la journée mondiale de lutte contre le sida. Quelle est la situation en Polynésie ? Le Dr Lam N’Guyen, médecin conseil de l’association Agir contre le sida, était notre invité en plateau pour y répondre.

Publié le 02/12/2019 à 10:19 - Mise à jour le 02/12/2019 à 15:46

Comme chaque année, le 1er décembre marquait la journée mondiale de lutte contre le sida. Quelle est la situation en Polynésie ? Le Dr Lam N’Guyen, médecin conseil de l’association Agir contre le sida, était notre invité en plateau pour y répondre.

Combien de malades du VIH avons-nous en Polynésie et quels sont les soins ?
« Actuellement, nous sommes à 154 personnes qui sont suivies activement par notre système de santé. Probablement qu’il y en a qui sont infectés mais pas encore dépistés. Avec des rétrocalculs qui datent de 10 ans, on les estime à environ une dizaine de personnes. Mais c’est une estimation un peu grossière.
Actuellement, la plupart de nos patients qui sont suivis, se voient proposés un traitement. On a de nos jours un traitement extrêmement efficace qui permet aux gens de rester en bonne santé, à condition qu’ils suivent bien leur traitement. »

Ce qui n’est pas le cas ?
« Ce n’est pas toujours le cas malheureusement et récemment nous avons eu à déplorer le décès d’une jeune personne que nous suivons, par manque de constance dans le traitement, pour diverses raisons. Personnellement, je vis ça comme un échec puisque, quelle que soit la raison, cette jeune personne ne devrait pas mourir. Si vous voulez, avoir le traitement disponible, c’est déjà une très bonne chose, je rappelle simplement que le VIH/sida fait partie des longues maladies, donc pris en charge à 100% par la CPS. Donc normalement, tous les frais qui sont inhérents aux soins, aux suivis médicaux, ne sont pas pris en charge par le patient, mais à 100% par la CPS. Néanmoins, il y a des difficultés pour le suivi, il y a des difficultés de régularité de prise des médicaments pour diverses raisons, notamment familiales, sociales, financières, etc. »

Quelle tranche d’âge est touchée par le VIH aujourd’hui ?
« C’est une question un peu difficile à répondre. Classiquement, c’est la tranche d’âge qui est le plus impliquée dans les activités sexuelles, entre 18 à 25-30 ans. Cependant, du fait que la plupart des patients sont suivis et traités, ils prennent de l’âge, tirant la moyenne d’âge vers le haut. Donc actuellement, la moyenne d’âge tourne autour de 40-45 ans. Ça masque un peu le fait que ça touche quand les gens sont jeunes. Parce que tous ces gens-là ont été infectés plus jeunes. »

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Ce dimanche marquait la journée mondiale de lutte contre le sida, nous n’avons vu aucune manifestation pour sensibiliser les gens à cette maladie. Pourquoi ?
« Au niveau associatif, nous avons perdu notre capacité opérationnelle depuis trois ou quatre ans par manque de bénévoles. On s’est aperçus qu’avec le tissu associatif, il faut pérenniser l’activité en professionnalisant les gens. C’est-à-dire qu’il faudrait assurer un fonctionnement pérenne avec un budget pérenne, et avoir des salariés, parce que si on ne compte que sur des bénévoles, au bout de 10-15 ans, les gens s’essoufflent, et c’est la situation dans laquelle on s’est retrouvés. Actuellement, il y a la présidente qui est toujours Maire Bopp-Dupont, moi je suis médecin conseil. Théoriquement l’association existe, mais il n’y a plus d’activités parce qu’il n’y a plus de moyens ni humains, ni financiers pour continuer. Tout récemment, j’ai un espoir avec Karel Luciani, qui est responsable d’une nouvelle association Cousins Cousines de Tahiti, et qui est très intéressé pour nouer des partenariats avec nous pour faire une jonction entre les activités associatives et les activités qui relèvent de la santé publique. »

Où peut-on se faire dépister du VIH et comment s’y prendre ?
« Vous pouvez vous faire dépister dans n’importe quelle structure de soins : avec votre médecin privé, dans les cliniques, les hôpitaux, les dispensaires. Ceci dit, au niveau de la direction de la Santé, les centres de dépistage anonymes et gratuits ont été mis en place il y a plusieurs années. Donc vous pouvez aller dans n’importe quel dispensaire et avoir des tests de dépistage gratuits, anonymes et c’est très rapide. »

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