C’est devenu le quotidien de nombre d’adolescents du fenua. Les bagarres s’invitent dans les cours de récréation. Comme mercredi, au collège Louise Tehea Carlson, où les pompiers ont dû intervenir après le malaise d’une élève suite à une rixe.
« Hier une fille est partie à l’hôpital. Mardi, il y a eu 7 bagarres en une heure durant la pause méridienne. Je pense que les élèves ne se sentent pas en sécurité », confie une collégienne de l’établissement. « On vit un peu dans la peur de se faire frapper ou d’être impliqué dans une bagarre alors que tu n’as rien fait. Au début, ce n’était pas très régulier, mais là ça commence vraiment à nous faire peur (…) On aimerait bien que ça s’arrête », ajoute-t-elle.
L’établissement célébrait pourtant le « Blue shirt day », ce lundi, une journée contre le harcèlement scolaire. Ces rixes à répétition préoccupent aussi les parents.
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« Elle m’a dit : ‘maman, il y a eu quelque chose de très grave : des bagarres à l’école. Le fait qu’il y ait des violences gratuites entre les adolescents, cela devient un peu perturbant », témoigne une mère de famille.
Un constat partagé par Florence, membre de l’association des parents d’élèves du collège. « Cela fait environ 2 ans qu’on voit de plus en plus de violence dans l’établissement, mais aussi en dehors. Mes enfants me rapportent régulièrement qu’il y a des bagarres, que ce soit au stade ou dans la cour. Il ne faut pas banaliser les choses. Ce n’est pas parce que cela arrive plus souvent qu’il faut dire que c’est normal », dit-elle.
« L’école, c’est l’instruction, mais la famille, c’est l’éducation »
Un parent d’élève.
Les vidéos de rixe, nombreuses sur les réseaux sociaux, alimentent aussi le phénomène. « L’école, c’est l’instruction, mais la famille, c’est l’éducation. Tout se passe au sein du foyer », estime la maman d’une élève.
« Évidemment, il y a une responsabilité des parents avant tout », abonde Florence, « mais à partir du moment où ils ne remplissent pas forcément leur rôle, c’est peut-être à l’éducation de prendre le relai ».
Rapidement, le personnel enseignant a été réuni et une communication avec les élèves a été organisée. Ce jeudi matin, la direction de l’établissement a fait le tour des classes.
Le collège, qui n’est pas coutumier du fait et qui affichait, l’an dernier, les meilleurs résultats au DNB, voit tout de même les patrouilles des forces de l’ordre se multiplier.
Quelles sont les réponses apportées par les autorités face à ce type de phénomènes ? La question sera abordée lors du conseil d’établissement du collège, mardi.
L’établissement a mis en place, les années précédentes, des actions pour favoriser la communication non violente. Du côté des décideurs : c’est le silence le plus total.
Contactés mercredi après-midi, le ministre de l’Éducation n’a pas répondu à nos questions, tout comme le vice-rectorat. Les équipes de TNTV n’ont pas non plus été autorisées à interroger les encadrants du collège Louise Tehea Carlson.