Nouvelle étape dans la lutte contre les violences intrafamiliales : en attente de leur jugement, les auteurs de ces faits peuvent parfois être placés dans un foyer de l’association Emauta. Grâce à cette nouvelle convention-cadre signée ce mardi, le nombre de places mises à disposition des autorités judiciaires a augmenté. Un dispositif qui nécessite l’intervention de différents partenaires, comme le Service pénitentiaire d’insertion et de probation (SPIP).
« Le SPIP intervient à deux moments, au niveau de la juridiction. Pour les enquêtes, avant qu’elles passent en comparution immédiate, c’est dans ce cadre-là que l’on peut proposer l’éviction du conjoint violent avec un placement à l’association et donc dans le foyer du Bon Samaritain ou de la Bonne Samaritaine (foyer pour les femmes, Ndlr)« , déclare Véronique Meunier, direction du SPIP.
« L’objectif, c’est de faire en sorte que la victime de violences intrafamiliales – conjugales ou que les personnes vulnérables puissent rester dans leur logement. Et faire en sorte que l’auteur des faits soit évincé du logement et puisse être hébergé dans l’un des deux foyers [de l’association Emauta, Ndlr]« , ajoute Hervé Leroy, procureur de la République en Polynésie française.
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« La grande addiction qui peut entraîner des violences, c’est l’alcool. L’addiction à l’alcool va entrainer une perte de contrôle, une désinhibition, et on va commencer parfois à se faire des films, à être violent, à parfois se bagarrer, être jaloux. C’est la première cause de violences conjugales que l’on reçoit dans notre service », précise Romain Bourdoncle, médecin-chef du centre de prévention et de soin des addictions.
Le foyer du Bon Samaritain accueille uniquement des hommes et notamment des personnes en situation d’errance. À ceux-là s’ajoutent les auteurs de violences intrafamiliales. Évincés du domicile familial, ils bénéficient alors de l’accompagnement d’un psychologue, de moniteurs et d’éducateurs, mais aussi de formations pour favoriser leur insertion professionnelle. Hiro (prénom modifié, Ndlr), réside aux îles Sous-le-Vent. Il a été placé après des conflits avec sa compagne. « Cela me manque beaucoup, mais je n’ai pas d’autre choix, je suis obligé de faire avec. C’est comme à la maison, il y a des règles à suivre. C’est une chance pour moi d’être ici ».
Cet accompagnement proposé aux auteurs de violences a vocation à éviter la récidive. Mais malgré toutes les bonnes volontés, les moyens déployés sont aujourd’hui encore insuffisants devant l’ampleur du phénomène.