« Yves, seul dans la nuit, sur un parking de supermarché, tu es parti. Non pas dans une de ses grandes mégalopoles américaines ou européennes, mais ici chez nous, sur cette terre bénie de Dieu, où la gangrène de l’individualisme et de l’indifférence a pris racine aussi », écrit le vicaire de la cathédrale de Papeete sur ses réseaux sociaux.
Père Christophe rend hommage à un « homme toujours poli » et « au langage empreint de respect, même lorsque-il- n’avait pas bu que de l’eau ».
« Mardi, jeudi, semaines après semaines, on se retrouvait à l’occasion de nos maraudes, devant ce même supermarché où tu t’es endormi, mardi, seul dans la nuit vers une heure du matin (…) Tu n’étais pas un mauvais gars violent ou paresseux. Tu étais simplement né dans une société dans laquelle tu ne trouvais ni ta place, ni ton idéal » poursuit l’ecclésiastique.
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Selon celui-ci, 4 SDF sont décédés dans des conditions souvent similaires depuis le début de l’année : « Hopa, mort seul dans sa petite cabane à Faa’a, Jean-Luc, endormi pour l’éternité devant le palais de l’Assemblée, Hei mort des suites d’une bagarre au cœur de la ville ».
Père Christophe en appelle à une prise de conscience collective. « Assez de ces rapports d’enquête, de ces comités de pilotage où l’on discute interminablement sans jamais y inviter les principaux concernés, les oiseaux de la rue eux-mêmes. Ne sont-ils qu’un problème ? Ne sont-ils que des faire-valoir pour nos égos et nos ambitions inavouées ? Quand leur donnerons-nous la parole ? Quand les regarderons-nous comme nos frères et sœurs ? », s’interroge-t-il.
Une messe sera célébrée à l’intention d’Yves, ce dimanche, à 18h, à la Cathédrale de Papeete.