2004-2013 : retour sur une période d’instabilité et des rapprochements entre partis

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Pour accéder aux plus hautes fonctions du pays, les alliances sont souvent nécessaires. L’histoire nous le rappelle en Polynésie. Durant la période d’instabilité politique entre 2004 et 2013, les rapprochements entre partis, aussi surprenants soient-ils, se sont succédé.

Publié le 20/04/2023 à 17:51 - Mise à jour le 28/12/2023 à 9:35

Pour accéder aux plus hautes fonctions du pays, les alliances sont souvent nécessaires. L’histoire nous le rappelle en Polynésie. Durant la période d’instabilité politique entre 2004 et 2013, les rapprochements entre partis, aussi surprenants soient-ils, se sont succédé.

14 juin 2004. À la surprise générale, Oscar Temaru est élu président de la Polynésie française, succédant à son adversaire historique, Gaston flosse. Une victoire rendue possible grâce à l’Union pour la démocratie (UPLD), une coalition de partis politiques dont la composante principale est le Tavini Huira’atira. À leur côté : Ia mana te nuna’a, Heiura les Verts, Ai’a api, Here ai’a, Fetia api et No oe e te nunaa. Une alliance indépendantiste, autonomiste pour renverser le Vieux lion à la tête du Pays depuis 1991 (et à la tête du gouvernement polynésien depuis 1984).

Cette date marque le début d’une instabilité politique en Polynésie française. Car entre 2004 et 2013 : pas moins de 13 gouvernements se sont succédé.

Avec une majorité fragile à l’assemblée, Oscar Temaru voit son premier mandat de président écourté en octobre 2004. Une motion de censure est adoptée par les élus orange, rejoints par le conseiller territorial Noa Tetuanui, qui quitte alors les rangs de l’UPLD. Gaston Flosse récupère son poste, avant d’être renversé à nouveau en 2005. Grâce à la 29e voix de l’élu orange Jean-Alain Frebault, Oscar Temaru revient au pouvoir en mars 2005.

À l’origine de plusieurs polémiques, Oscar Temaru est à nouveau contraint de libérer son poste suite à l’adoption d’une motion de censure à l’assemblée par 29 voix. Le candidat du Tahoera’a Gaston Tong Sang, aussi surnommé Gaston iti, lui succède. Un mandat de courte durée puisque rapidement, une rupture se produit au sein du parti orange.

Le 31 août 2007, grâce à l’alliance contre-nature de l’UPLD et du Tahoeraa : le gouvernement Tong Sang est renversé. Le résultat des fameux accords du 7.7.7, une réunion confidentielle entre Oscar Temaru et son adversaire de toujours. Cela marque le début du 3ème mandat présidentiel d’Oscar Temaru.

Trahi par son menthor, Gaston tong Sang quitte la Tahoera’a avec quelques fidèles et fonde le parti O porinetia To tatou aia. Un parti qui sera rejoint par d’autres formations autonomistes. Leur liste : to tatou aia, réunira le plus de voix aux élections partielles de février 2008. Ce n’est pourtant pas Gaston Tong Sang qui deviendra président quelques jours plus tard, mais Gaston Flosse grâce au soutien de l’UPLD d’Oscar Temaru. C’est la naissance d’un nouveau groupe à l’assemblée : l’Union pour le développement, la stabilité et la paix.

En parallèle, les rangs du To Tatou Ai’a sont gonflés par les élus du Te mana o te mau motu et de deux dissidents de la majorité. Le 15 avril 2008, forts de 29 voix sur 57, ils déposent une motion de défiance. Et comme prévu par la réforme statuaire, alors récemment décidée, Gaston Flosse est évincé et immédiatement remplacé par Gaston Tong Sang. Sa majorité est relative, elle ne tient qu’à une voix.

En février 2009, l’union orange-bleu retrouve le pouvoir à la suite du ralliement de plusieurs élus. Ensemble, ils fondent le groupe Ia ora te fenua. Résultat : Gaston Tong Sang démissionne. Oscar Temaru est réélu président : c’est son 4ème mandat.

Mais après plusieurs tensions entre Temaru et Flosse, le parti orange rompt avec l’opposition au profit du To Tatou Ai’a de Gaston Tong Sang. Oscar Temaru est victime d’une 4ème motion de censure et Gaston Tong Sang redevient président du Pays en novembre 2009. Les alliés autonomistes seront à leur tour renversés par une alliance entre les indépendantistes et les îliens de Te mana o te mau motu en avril 2011. Oscar Temaru entame ainsi son 5ème et dernier mandat de président de la Polynésie française jusqu’à 2013. Avec plus de deux ans en fonction, il s’agit du plus long gouvernement qu’ait connu la Polynésie française durant la période d’instabilité institutionnelle entre 2004 et 2013.

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