TNTV : Vous êtes finalement la candidate A here ia porinetia à la présidence. L’objectif était de conquérir le vote des femmes. Ne risquez-vous pas d’en perdre aussi ?
Nicole Sanquer : « C’était une proposition de Nuihau Laurey qui a été validée par le conseil politique. C’est le choix qui a été fait après le 1er tour. Pendant le 1er tour, Nuihau Laurey a voulu expliquer le programme de A Here ia Porinetia. C’est lui l’architecte du projet et il est clair que, pour le second tour, partant en troisième position et aussi sans soutien affiché ni alliance, tout le monde a validé le fait de ‘pourquoi pas une femme à la tête du Pays’. Et on l’a beaucoup entendu dans nos rencontres avec la population que le changement, c’était peut-être une femme à la tête du Pays. Donc, nous avons validé la décision de me mettre candidate à la présidence de la Polynésie française. »
TNTV : Suite aux résultats du 1er tour, Edouard Fritch ne cesse de dire qu’il aurait souhaité une alliance la plus large possible des autonomistes en course. Pour votre part, vous avez refusé. Un refus qui pourrait avoir un effet inverse, c’est-à-dire favoriser la victoire du Tavini. Cela fait-il partie de votre réflexion ?
Nicole Sanquer : « Les événements de ces dernières semaines ont montré encore que les alliances se font non pas dans l’intérêt de la population mais dans l’intérêt de ceux qui veulent garder le pouvoir et nous n’avons pas voulu cautionner ce genre de tractations. je pense qu’aujourd’hui la population rejette ce type d’alliance puisque, avant tout, les élections c’est fait pour présenter un programme où le Polynésien se reconnaisse. C’est tout l’enjeu de ces élections : c’est quelle est l’équipe dirigeante qui va être en place pendant 5 ans et comment régler les problèmes quotidiens de la population. Ce genre d’alliance vient perturber cet entre-deux tours et ramène le sujet à un combat indépendance / autonomie. On vient encore balayer une fois de plus tous les problèmes qu’il faut solutionner pour améliorer le quotidien des Polynésiens.«
TNTV : En cas de défaite, souhaitez-vous la défaite du Tapura au profit du Tavini ?
Nicole Sanquer : « Nous menons campagne pour proposer aux Polynésiens un nouveau projet qui ne corresponde ni au tavini, ni au Tapura. Et pour cela, nous préconisons un changement du système politique et aussi un changement du modèle économique. Nous avons proné le renouvellement de la classe politique et c’est ce que nous avons proposé au niveau de nos colistiers. Aujourd’hui, c’est vrai qu’on voudrait avoir d’autres pratiques de gouvernance que ce que l’on a connu pendant 30 ou 40 ans où, finalement, l’intérêt général est souvent mis de côté et les vieilles recettes sont ressorties. Et cela donne des promesses non tenues, des engagements non tenus et une population qui ne va plus voter parce qu’elle n’a plus confiance dans les politiques.
Tout notre travail, depuis trois ans, c’est d’être à l’écoute de la population pour pouvoir leur proposer des solutions, et nous allons même jusqu’à proposer une démocratie participative en disant à la population ‘on viendra vous demander votre avis si nous nous écartons du programme, nous proposons autre chose et notamment la fiscalité’. Nous voulons absolument construire avec les Polynésiens. »
TNTV : Si vous êtes élus dimanche, quelles seront vos premières actions ?
Nicole Sanquer : « On l’a dit, la priorité aujourd’hui c’est que la vie est trop chère. Nous avons proposé des mesures qui seront mises en application dans le premier trimestre, c’est-à-dire dans les trois mois qui arrivent. Une réforme de la fiscalité notamment pour supprimer cette fameuse taxe sociale, pour changer la taxation à l’entrée du pays. Pour aussi alléger la fiscalité des entreprises. En fin de comptes, le mot d’ordre est de libérer les énergies pour que les Polynésiens puissent être moins dépendants des politiques et puissent entreprendre, puissent faire et trouver véritablement leur place dans cette société polynésienne ».