Aux urgences du CHPF, une nuit de la Saint-Sylvestre intense

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Pendant que la population profitait de cette nuit de la Saint-Sylvestre en famille ou entre amis, les personnels soignants du CHPF étaient sur le pont. TNTV a passé une partie du réveillon du Nouvel An en immersion pour mesurer l’ampleur de leur tâche.

Publié le 01/01/2025 à 17:59 - Mise à jour le 02/01/2025 à 9:39

Pendant que la population profitait de cette nuit de la Saint-Sylvestre en famille ou entre amis, les personnels soignants du CHPF étaient sur le pont. TNTV a passé une partie du réveillon du Nouvel An en immersion pour mesurer l’ampleur de leur tâche.

La nuit tombée sur le service des urgences du CHPF, à quelques heures de 2025, le personnel soignant ne fait pas dans la fantaisie. Tout au plus, certains se parent de quelques paillettes dans les cheveux pour marquer la nuit de la Saint-Sylvestre. Un artifice qui, l’espace d’un instant, permet d’adoucir l’anxiété d’une soirée traditionnellement agitée.

Stéphanie, médecin urgentiste depuis près de 10 ans, entame son service avec une osculation pédiatrique. Partie pour 12h de garde, elle et ses collègues mettent tout en œuvre pour rassurer enfants et parents.

Une empathie mutuelle que cette polynésienne tisse quotidiennement avec ses patients. « Je suis maman, donc on projette, je pense, surtout en ce soir de 31 où nous, on est là, confie-t-elle. Les enfants encore plus que les adultes ont besoin d’une atmosphère un peu plus calme, plus zen, pour qu’on puisse les soigner, parce que quand ça veut pas, ça veut pas. Il y a des patients polynésiens et on a des enfants qui sont fiers pour nous. Le contact est plus facile parce qu’on a une façon de parler, on est à la maison (…) on se tutoie, on a nos expressions, il faut juste lever les sourcils et on se comprend » .

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Des moments de complicités qui laissent rapidement la place à la dure réalité du service. Escortée par la police nationale et visiblement nerveuse, une patiente est prise en charge par l’un des neuf médecins de garde. Elle a une plaie à la tête suite à une rixe au domicile. Pendant plus d’une demi-heure, le praticien usera de tout son savoir-faire pour soigner la jeune femme. Suturée, elle repartira avec ses gardiens sans encombre.

(Crédit Photo : TNTV)

Très rapidement, le premier accident de la route se présente. Malgré quelques commotions, la victime garde le sourire, encouragée par un personnel tout aussi complice.

À 22h36, le calme revient. Chef du service, Bertrand en profite pour inviter ses collègues à partager un repas improvisé. « On a eu un petit début d’activité avec quelques personnes alcoolisées de début de soirée. On profite d’un petit créneau. Il y a déjà une équipe de préhospitalier qui est sortie et on sent que c’est en train de s’accélérer. Donc chacun vient prendre un petit peu d’efforts avant le reste de la nuit » , décrit-il.

Sans relâcher leurs efforts, les soignants composent avec des patients alcoolisés et agressifs. L’un d’eux, ne nécessitant aucun soins particulier, finira en cellule de dégrisement.

« Je ne pense pas qu’on puisse durer à ce rythme, à cette intensité, jusqu’à la retraite. Ou alors il faut être vraiment très très très fort » , souffle Séphanie. Mais la cohésion des équipes semble réelle, au moment des étreintes pour se souhaiter la bonne année.

Autre point névralgique du CHPF, le centre de tri recevant les appels, permettant de diriger au mieux patients et services de secours. Maitrisée, la soirée a connu quelques remous entre deux et trois heures du matin, période où 70% des passages se font. 45 patients ont été pris en charge entre 2h30 et 8h, le double des chiffres habituels.

Si plusieurs patients gravement blessés sont à déplorer, aucun décès n’a été enregistré.

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