Les gestes sont précis et méticuleux. Rien ne doit être laissé au hasard pour monter la zone de décontamination d’urgence, une tente de 54m² que les équipes du SAMU peuvent monter en quelques minutes.
Pouvant être déployé sur l’ensemble du territoire lors situations sanitaires exceptionnelles telles que des accidents industriels ou de contaminations biologiques et chimiques, cet espace équipé de douches est soumis à un protocole strict. « On se déshabille dans l’entrée, on aide les gens à se déshabiller, ensuite on les douche entièrement, on aide la douche au niveau des portiques. Une fois que la personne arrive dans cette partie, elle est considérée comme décontaminée » , résume le chef de service du Samu de Polynésie, Bertrand Remaudière.
Équipé de combinaisons étanches et de masques, le personnel soignant doit garder la tête froide malgré la chaleur ambiante. « Les mouvements ne sont pas très flexibles parce que tu te sens un peu à l’étroit dans la tenue et en plus c’est très très chaud, du coup c’est un peu compliqué. Tu ne pourrais pas rester dedans plus d’une heure » , confie Vairea, infirmière urgentiste au CHPF.
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Des conditions de travail contraignantes qui peuvent entrainer des cas de stress aigu chez ces soignants. « Les professeurs peuvent se sentir en danger, être exposés à une forme de situation de stress aigu et donc on peut préparer les équipes d’urgence à travailler ce type d’intervention en amont pour qu’ils soient plus à l’aise pendant l’action, explique le Dr Charles Henri Martin, médecin psychiatre. Surtout, on peut les voir aussi après l’événement pour pouvoir débriefer l’événement et remettre tout ça à plat et qu’ils en ressortent sans trop de dommages » .
Doté de cette structure depuis 12 ans, le CHPF n’a encore jamais eu à la déployer. Une chaine de décontamination de plus d’une tonne et qui aura nécessité un investissement d’environ 70 millions de francs.