Nommée hier, Hani Teriipaia est déjà devant la porte de son personnel. De 27 salariés à l’Agence de régulation sanitaire et sociale (Arass), la nouvelle directrice se retrouve à la tête de 2000 employés à l’hôpital de Taaone. De l’agent d’entretien jusqu’au médecin, beaucoup lui disent qu’ils sont au bout du rouleau. Il y a toujours trop de patients et pas assez de soignants.
Pour le docteur Dupire, président de la commission médicale de l’établissement, il faudrait « adapter le temps de travail. Il faut éviter à des médecins d’aller jusqu’à 70 heures… Vous vous rendez compte ?70h par semaine, le temps de travail normal, c’est 39 heures. Et donc, il y a des gens qui font 70 heures. Au bout de quelques mois, ils sont fatigués. Ils s’en vont. »
L’hôpital souffre de la gestion des ressources humaines depuis de longues années et la nouvelle directrice le sait. Native de Bora-Bora, Hani Teriipaia est très jeune : 34 ans. Elle est surdiplômée et a travaillé au ministère de la Santé en France et en tant que cheffe de service des professions de santé en Guadeloupe avant de revenir sur le fenua. Hani Teriipaia avait postulé pour prendre la direction de l’hôpital de Taaone il y a 8 ans, sans succès. Trop jeune, avait estimé le ministre de la Santé de l’époque. « Maintenant, je relève ce défi et je ferai de mon mieux pour qu’ensemble, on puisse mener ces plans d’actions, ces chantiers. Et on va y arriver. Restons positifs et on va donner le meilleur de nous pour notre hôpital et pour accueillir au mieux la population. »
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Le ministre de la Santé Cédric Mercadal accompagne la nouvelle directrice dans sa mission avec la création de nouveaux postes supplémentaires. « On a travaillé ensemble pour préparer la stratégie 2030 de l’hôpital. On a commencé avec les moyens humains, on a mis 96 postes. On est en train de remettre cet hôpital à flot ensemble, avec les soignants, avec les personnels administratifs et avec cette directrice qui pour moi est la bonne personne au bon endroit« .
Il faudra aussi s’attaquer au statut du personnel soignant, obsolète depuis 30 ans. Les contrats en CDD, les renouvellements sur le fil ou encore les heures supplémentaires à rallonge, découragent de nombreux praticiens, même les soignants polynésiens. Ils préfèrent repartir en Métropole.