Le projet « Résilience des Polynésiens aux maladies et aux épidémies : de la période pré-européenne au Covid 19 » (Résipoly) dévoilera ses conclusions au cours d’un colloque les 10 et 11 octobre à l’Université de la Polynésie française. Une vingtaine de chercheurs ont contribué à ce programme dirigé par Eric Conte.
La restitution se déroulera en trois grandes sessions de conférences et discussions.
Les études historiques et démographiques ont longtemps souligné les ravages provoqués par les épidémies et maladies importées par les colonisateurs occidentaux dans les sociétés océaniennes. Toutefois, des recherches récentes permettent de revisiter l’état sanitaire des populations polynésiennes avant ces contacts extérieurs. Contrairement à l’image idéalisée de sociétés en parfaite santé, les peuples de cette région faisaient déjà face à diverses maladies nutritionnelles et infectieuses. Ces pathologies étaient gérées selon des pratiques inscrites dans leurs traditions socio-culturelles et religieuses.
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Les données archéologiques, bioanthropologiques, ethnohistoriques et linguistiques, désormais confrontées, offrent un éclairage nouveau, plus riche et nuancé, sur la manière dont les Polynésiens d’antan ont affronté ces maladies, et parfois la mort qui en découlait.
Cette analyse met en avant plusieurs thématiques : l’identification des pathogènes endémiques, les pratiques locales pour nommer, traiter et gérer ces maladies, ainsi que les transformations sociétales induites par l’arrivée des missionnaires et des colons.
Le projet RésiPoly, qui s’inscrit dans cette démarche, ambitionne de construire une véritable anthropologie historique de la santé en Polynésie, en adoptant une perspective sur le long terme.