Les chefs de service de l’hôpital avaient tiré la sonnette d’alarme en juin dernier face à la situation et aux besoins urgents du centre hospitalier. Le ministre de la Santé les avait alors entendus. En effet, depuis deux ans, 67 personnes sont en CDD dans différents services, avec l’incertitude de l’avenir pour eux comme pour l’établissement. Aujourd’hui, à l’issue du conseil d’administration, le ministre de la Santé Cédric Mercadal a annoncé la pérennisation de ces postes : « Au regard de l’audit RH mené en juillet que j’ai demandé, en juin suite au CA très houleux qui s’était passé, on s’est rendu compte que les 67 postes répondaient à une urgence nécessaire et que ces postes, ce n’était pas du surcroît, c’était de la réalité, c’était de la réalité de soins, c’était à tous les niveaux, du brancardier à l’aide-soignante, à l’infirmière, au médecin ».
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Cette pérennisation, selon le ministre, doit permettre d’améliorer l’attractivité face à un important turn over de l’ordre de 60% au sein de l’hôpital.
96 postes de créés en tout
Autre annonce qui vient apaiser les derniers mois de tensions : la mise en place de la salle d’accueil des urgences vitales (SAUV). Sa mise en fonction est prise en charge par le Pays et une ligne budgétaire est prévue pour y affecter 29 postes : « Quand vous êtes un accidenté de la vie très très grave, c’est là que vous allez aller maintenant, et pas dans un petit box des urgences où toutes les équipes se retrouvent très vite coincées sans moyens nécessaires et qui fait des files d’attente après sur les autres cas d’urgence. On était le dernier territoire à ne pas avoir de SAUV. Elle a été construite quand même au moment de la construction de l’hôpital, et jamais utilisée, jamais dotée, sauf dans les périodes de Covid ».
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Une annonce accueillie comme un soulagement pour la fédération des Interprofessionnels des Services de la Santé en Polynésie même si, pour l’heure, il ne s’agit pas de nouveaux recrutements. « On avait besoin d’avoir des vrais postes budgétaires, et donc ça permet aux personnes de rester c’est important, et dans l’attente de concours, on peut garder le personnel. Cela représente environ 96 postes. Bien entendu, on a entendu qu’il manquait encore des postes, mais c’est le 2e audit qui viendra appuyer cette demande » explique Mireille Duval, secrétaire générale de la FISSAP.
Navire amiral de la prise en charge des Polynésiens, l’hôpital du Taaone reste toutefois dans une situation difficile. Un audit de fonds sera lancé à la fin de l’année afin d’avoir une vision à la fois organisationnelle et financière de l’établissement.