Seul candidat en lice, Steeve Hamblin est élu à la tête du Medef

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Seul candidat en lice, Steeve Hamblin a été élu ce mercredi soir nouveau président du Medef. Il succède à Frédéric Dock, qui a mené deux mandats marqués par le Covid, une inflation record, des élections territoriales et plus récemment, une loi fiscale qui a jeté un froid dans les relations entre l'organisation patronale et le Pays.

Publié le 27/03/2024 à 20:56 - Mise à jour le 05/04/2024 à 10:10

Seul candidat en lice, Steeve Hamblin a été élu ce mercredi soir nouveau président du Medef. Il succède à Frédéric Dock, qui a mené deux mandats marqués par le Covid, une inflation record, des élections territoriales et plus récemment, une loi fiscale qui a jeté un froid dans les relations entre l'organisation patronale et le Pays.

Pas beaucoup d’optimisme ce mercredi soir à l’élection du nouveau bureau du Medef et pas beaucoup de candidat, si ce n’est la liste de Steeve Hamblin. Seul en lice, l’ancien ministre du tourisme sous Gaston Tong Sang (2009 et 2011) a donc été élu sans surprise à environ deux tiers des voix. Il reconnaît d’ailleurs avoir eu le plus grand mal à constituer une liste face au manque général d’inspiration pour prendre la relève de Frédéric Dock et de son équipe.

C’est que depuis les premières annonces de la réforme fiscale adoptée le 15 décembre à Tarahoi, l’organisation patronale n’a pas fait mystère de ses difficultés de communication avec le nouveau gouvernement. Une loi pourtant annulée lundi par le conseil d’Etat et présentée à l’identique, ou presque, le lendemain en commission de l’économie et des finances. “Avec le projet ce loi, nous sommes à la croisée des chemins. Aucune modification n’a été apportée au texte examiné hier en commission, malgré les amendements que nous avons proposés” a fait remarquer, la vice-présidente sortante, Florence Darnon. “On aurait voulu avoir de la concertation et non pas une loi qui nous est imposée”.

Il y a bien eu la journée prospective de l’économie organisée le 27 février pour parler fiscalité justement. Mais elle n’a pas franchement convaincu. Dans les rangs du Medef, on y voit même plus un prétexte pour justifier d’un échange avec les acteurs économiques. “On y est allé parce qu’on était très inquiet oui. Parce qu’on a des difficultés à se faire entendre, mais ces journées ne sont pas des ateliers de travail qui permettent de faire de la déclinaison concrète d’une loi et de ses modalités de mise en œuvre” rappelle Florence Darnon.

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L’équipe sortante n’a d’ailleurs pas manquer de relever un certain sentiment de frustration malgré tout le travail accompli pendant deux mandatures successives de deux ans. Soit quatre années charnières, marquées par le Covid, une inflation record, un préavis de grève générale et plus récemment par cette très controversée loi fiscale.

“La commission économie s’est réunie une fois pour travailler sur le livre blanc. On s’est dit ensuite qu’on allait laisser 100 à 200 jours à la nouvelle mandature et puis on a vu la loi fiscale…” ironise Gaël Lamisse, membre du bureau sortant. “On est beaucoup plus dans la réaction que dans la co-construction” abonde Thierry Mosser. “Pour la réforme de la PSG on nous parle de concertation mais rien de concret. Non seulement, on n’est pas concerté, mais le planning annoncé n’est pas respecté”. Seul membre de l’équipe sortante à s’engager aux côtés du nouveau président, Thierry Mosser reste à la commission droit social et PSG. A ses côtés, on retrouve Heimana Fiori à la commission emploi et formation, Michaël Alezrah à l’innovation et au développement durable, Yannick Cadet à l’économie et Patrick Rivière, trésorier.

Aujourd’hui à la tête de plusieurs entreprises, dont Manini market et Ariinui excursion, Steeve Hamblin espère pouvoir s’appuyer sur son expérience au sein des instances gouvernementales, “de l’autre côté du miroir”, pour faire entendre les préoccupations des acteurs économiques. “Je m’engage à poursuivre le travaille de Frédéric Dock et de son équipe et j’espère pouvoir assurer le dialogue entre les partenaires sociaux et le monde politique, dont je connais les rouages” a-t-il déclaré après le vote. Composée de quatre membres actifs et de deux nouveaux inscrits, sa liste fait valoir la disponibilité de ses membres pour participer aux travaux des commissions, mais aussi sa « diversité d’expériences ». Son objectif : « traduire tout ce qui a été réalisé par l’équipe précédente pour traverser la récession qui arrive ».   

Une récession qui, de l’avis général, arrive de l’extérieur. « C’est la guerre à plusieurs endroits de la planète, il y a des élections cruciales aux Etats-Unis cette année, il y aussi les Européennes en juin, donc il y a des enjeux en termes de stabilité et de protectionnisme, et la Polynésie au milieu de tout ça va subir une partie de ces enjeux » rappelle Frédéric Dock. C’est d’ailleurs selon le président sortant, le principal enjeu du nouveau bureau : « que les forces économiques et politiques se mettent d’accord sur une feuille de route pour se préserver de ce qui est en train de se passer dans le monde ».

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