Dimitry et Emmy Yuen Foo : hauts comme trois pommes et champions du monde de jiu-jitsu brésilien

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A seulement 7 ans et demi et 6 ans, Dimitry et Emmy Yuen Foo collectionnent déjà de nombreuses médailles en sports de combat de préhension. Fin 2019, ils sont même devenus champions du monde de jiu-jitsu brésilien. Rencontre avec deux petits bouts de chou qui ne font pas de quartier sur les tatamis.

Publié le 08/03/2020 à 8:00 - Mise à jour le 08/03/2020 à 10:56

A seulement 7 ans et demi et 6 ans, Dimitry et Emmy Yuen Foo collectionnent déjà de nombreuses médailles en sports de combat de préhension. Fin 2019, ils sont même devenus champions du monde de jiu-jitsu brésilien. Rencontre avec deux petits bouts de chou qui ne font pas de quartier sur les tatamis.

Quand on les rencontre dans la vie de tous les jours, on ne croirait pas que Dimitry, 7 ans et demi (« J’aurai 8 ans en avril », tient-il à préciser), et sa sœur Emmy, 6 ans, sont deux terreurs des tatamis. Le grand frère est plutôt sociable et bavard ; la petite sœur un peu plus timide et réservée. Des enfants assurément épanouis, qui se font même chouchouter chez le coiffeur la veille d’une compétition. Coupe à la mode pour Dimitry et mèches aux couleurs de licorne pour Emmy.

Mais ce sentiment de bien-être n’a pas toujours été une évidence pour Dimitry. « Il avait des problèmes à l’école, confie leur papa Timothé. Il était timide, pas sûr de lui, et tout le temps seul dans son coin. Il n’arrivait pas à dormir le soir. C’était difficile. Il faut dire aussi qu’il ne parlait pas un mot de français quand il a commencé l’école. Leur maman est Malaisienne, donc on ne parle qu’en anglais à la maison. »

Dimitry en pleine concentration avant son combat. (crédit photo : Timothé Yuen)

Timothé, grand fan d’arts martiaux, avait déjà la volonté de mettre Dimitry au jiu-jitsu brésilien alors que ce dernier ne marchait pas encore. « Dimitry n’avait qu’un an quand j’ai commencé à chercher une école et contacter des coachs. Ils n’acceptaient les enfants qu’à partir de 4 ans et s’ils étaient parfaitement autonomes. »

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Le moment venu, le petit garçon de 4 ans et demi a donc rejoint la Tahitian Top Team, coachée par Marere Coquil. « Et puis ses problèmes à l’école se sont réglés, sourit le papa. Il a commencé à gagner en confiance, à être plus sûr de lui, même si au début ça a quand même été un an de souffrance. Il rechignait à aller à la salle. Et puis il a commencé les compétitions, a gagné une médaille d’or dès la deuxième, et c’était parti. »

Dimitry et Emmy sont très proches. (crédit photo : Timothé Yuen)

Troquer son tutu contre un kimono

De ses deux ans d’écart, la petite Emmy observait son grand frère remporter ses combats et rapporter de jolies médailles à la maison. Elle, c’est à la danse classique qu’elle a d’abord été initiée, mais son esprit de compétition inné était loin d’être satisfait par le ballet. « J’ai vu que mon frère avait gagné une médaille, et je voulais aussi une médaille », explique-t-elle. C’est donc tout naturellement qu’elle a demandé à ses parents de pouvoir troquer son tutu contre un kimono dès ses quatre ans. « Et le jour de son anniversaire on était à la salle de ‘jiut’ avec son gâteau ! », confie le papa, tout sourire.

Emmy, à 4 ans, lors de sa première compétition internationale, le championnat du monde de la SJJIF 2018. (crédit photo : Timothé Yuen)

Et puis Emmy s’est révélée aussi impitoyable que son frère dans les trois sports de combat de préhension qu’ils pratiquent : le jiu-jitsu brésilien, le judo et la lutte. Souvent surclassée, faute d’adversaire de son âge, Emmy se retrouve fréquemment face à des enfants plus âgés de 1 à 3 ans. Ce qui ne l’empêche pas de rafler elle aussi de nombreuses médailles. Depuis fin 2019, le frère et la sœur sont champions du monde de jiu-jitsu brésilien.

« Je ne m’attendais vraiment pas à ça en les mettant au jiut, souffle leur papa. Je voyais plus ça comme une activité à pratiquer en loisir, mais ce sont deux compétiteurs… Donc le projet a évolué. On commence à penser à les orienter en sport-étude, s’ils arrivent à avoir une bonne bourse universitaire. »

Le frère et la sœur ont d’ailleurs déjà cinq sponsors locaux, qui seront bientôt rejoints par deux sponsors internationaux.

Emmy (6 ans) a remporté une médaille d’or aux Pan Kids 2020 (fédération IBJJF), en étant surclassée car personne dans sa catégorie. Dimitry a fini 3e de sa catégorie, sur 26 compétiteurs. Cette compétition est considérée comme la compétition pour enfant la plus difficile. (crédit photo : Timothé Yuen)

La fibre du combat

Les enfants ont suivi leur coach lorsqu’il a monté son propre club, Seasiders BJJ, à Titioro. Pour Marere Coquil, « ils ont les capacités et peuvent aller très loin dans cette discipline s’ils en ont envie et s’ils ont le soutien de leurs parents ». « Dimitry a montré des aptitudes dès le début ; pour Emmy, il a fallu être un peu patient, poursuit le coach. Elle a du mal à s’ouvrir dans un environnement qu’elle ne connaît pas, mais je sentais que c’était une fighteuse née. Elle a la fibre du combat. Emmy est plutôt rentre dedans, alors que Dimitry est plus dans la réflexion. Il va réfléchir avant de se lancer. »

Frère et sœur sur le même podium au championnat de lutte. (crédit photo : Timothé Yuen)

Si, chacun dans son style, le frère et la sœur ne font pas de quartier face à leurs adversaires, la donne change lorsqu’ils se retrouvent face à face. Ce qui est arrivé en novembre dernier lors d’un championnat de lutte. Encore une fois surclassée, Emmy s’est retrouvée opposée à son frère en finale. Ce dernier, très protecteur envers sa sœur, lui a offert la victoire de bon cœur. « C’était normal que je laisse ma petite sœur gagner », sourit-il.

Se concentrer sur l’entraînement

Dimitry et Emmy s’entraînent tous les jours : du lundi au samedi à la salle, et le dimanche à la maison. « Ce qui est normal, explique Dimitry, du haut de ses 7 ans et demi. Il faut se préparer avant d’aller combattre. Il ne faut pas aller sans être prêt, sinon on va se faire défoncer. »

Lors d’une séance d’entraînement à la maison. (crédit photo : Timothé Yuen)

Le mois dernier, ils ont brillé lors de plusieurs trainings et compétitions aux Etats-Unis, dont la Pan Kids, la compétition pour enfant la plus dure au monde. Dimitry a rapporté une médaille de bronze, et Emmy une médaille d’or.

Ce sont les dernières compétitions internationales qu’ils feront en 2020, l’objectif étant de se concentrer à présent sur les entraînements afin d’être bien préparés pour les Pan Kids de 2021 et huit autres compétitions aux Etats-Unis cette même année.

Leur palmarès international

2018
Championnat du monde SJJIF
Dimitry : médaille d’argent en nogi et médaille d’or en gi
Emmy : médaille d’argent en nogi et médaille de bronze en gi

2019
Championnat du monde SJJIF
Dimitry : médaille d’or en nogi et médaille d’or en gi
Emmy : médaille d’or en nogi et médaille d’or en gi


2020
All America SJJIF
Dimitry : médaille d’argent en nogi et médaille d’or en gi
Emmy : médaille de bronze en nogi et médaille d’or en gi

Contest 1 (Dream BJJ)
Dimitry : médaille d’or
Emmy : médaille d’or

Pan Kids (IBJJF)
Dimitry : médaille de bronze
Emmy : médaille d’or

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