Kiani Wong, le rêve au bout des crampons

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Publié le 02/08/2016 à 14:31 - Mise à jour le 24/06/2019 à 16:13

A voir Kiani, on peut logiquement se demander ce qui a pu amener cette mince jeune fille, tout en longueur, à se lancer dans une carrière de footballeuse. Si l’on en croit sa mère Martha, Kiani joue au foot depuis ses 4 ans et c’est devenu une passion qui va sans cesse en grandissant. Actuellement Kiani évolue en U15 disputant des matchs dans des équipes de garçons. Les clubs féminins n’existant pas en Polynésie en dehors du futsal, si elle veut continuer à vivre sa passion, une seule solution… l’exil. « Pour moi partir en France était la seule solution pour continuer à jouer ».

C’est en mai 2016 lors d’un stage au Centre National du Football à Clairefontaine qu’elle a été repérée par le club de Vendenhein en Alsace, et ce, parmi les 75 meilleures joueuses de sa génération. Si techniquement, Kiani n’a pas les deux pieds dans le même sabot, elle est consciente qu’elle doit s’améliorer dans d’autres domaines. « Je dois travailler le physique pour être au niveau des joueuses françaises. Actuellement je m’entraîne tous les deux jours ».

Si son programme à venir ne l’effraie pas particulièrement (études et entrainement tous les jours et match le week-end ) ses grandes peurs sont « le mal du pays et surtout l’absence de mes proches ». Du coup, elle profite de ses derniers moments sur le fenua pour se rapprocher de ses parents, passer beaucoup de temps avec eux. Remplir ses valises de ces derniers instants afin que lors d’humeurs cafardeuses, elle se remémore ceux-ci. « Il faudra que je sois forte » ajoute t’elle, comme pour s’en convaincre.

Engagée dans un premier temps pour un an, Kiani s’attend à de l’intensité dans les entraînements car le foot féminin a atteint un très bon niveau en France. Ses atouts, c’est son coach, Stéphanie Spielmann, qui en parle le mieux : « Kiani a un vrai potentiel sinon elle n’aurait jamais été prise en structure fédérale en France. Elle est rapide, possède une grosse aisance technique et surtout, elle a l’intelligence du jeu ». Toutes les qualités que l’on demande à un milieu de terrain, poste qu’elle occupe. Si il n’y avait que les performances sur le terrain qui était jugées, on pourrait avancer sans se tromper qu’au vu des qualités de Kiani, c’est du tout cuit.

Mais il y a un autre terrain où Kiani devra faire preuve de combativité, c’est sur le terrain scolaire. Car l’un ne va pas sans l’autre. Pour Thomas Flohr, vice-président de Tefana, « cela correspond à nos objectifs, à savoir former les jeunes à un bon niveau et surtout concilier le sport avec les études. C’est un tremplin pour elle si elle veut évoluer au plus haut niveau, à condition qu’elle mette le paquet. C’est une porte qui s’ouvre pour nos jeunes filles ».

Ses parents partagés entre fierté et tristesse de voir partir leur fille en métropole n’ont qu’un seul souhait. Qu’elle réussisse. Pour Martha, sa mère « c’est une opportunité, elle réalise son rêve, même si souvent à l’école on nous dit d’arrêter de rêver, j’ai toujours dit qu’il faut continuer de rêver. Certes elle sera loin mais grâce à internet les distances se raccourcissent ». Concluant, « Il faut laisser les enfants voler de leurs propres ailes. »
 

Rédaction web 

Kiani Wong

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