« Le graal de tout triathlète, c’est d’accrocher à son tableau une médaille finisher sur un Ironman » . Thomas Mourier, triathlète de Moorea, s’apprête à relever l’un des défis les plus ardus de sa vie. À 42 ans, il participe avec Jérôme Chapelier, 50 ans, à l’étape californienne programmée à Sacramento le 27 octobre prochain. Au menu : un enchaînement de 3,8 km de natation, 180,2 km de cyclisme puis un marathon (course à pied de 42,195 km). Idée farfelue née à Honolulu en 1977, l’Ironman est devenu un cap mythique pour tout triathlète en recherche de sensations fortes.
Depuis 8 mois, les deux triathlètes et amis multiplient les séances d’entraînement sur l’île sœur. Une préparation intense exigeant un volume de « 15 à 20 heures par semaine », poursuit Jérôme. « Tous les jours, il faut faire quelque chose, soit le matin, soit le soir. Et heureusement qu’on est soutenus du côté professionnel, du côté familial, et par nos copains. On se retrouve nécessairement au bout d’un moment dans un relatif isolement social, puisqu’on est obligés de refuser les invitations chez les copains, il faut qu’on ait une hygiène de vie irréprochable, sinon on le paye directement sur l’entraînement d’après » .
Férus de triathlon depuis 10 ans, Jérôme et Thomas sont des amoureux de sport nature. Au fenua, ils sont habitués aux parcours du X terra et aux sports aquatiques. En Californie le terrain de jeu sera totalement différent, et les températures, bien plus fraîches à cette période : dès la première épreuve de nage, il leur faudra plonger dans une rivière à 18 degrés. « C’est une course de gestion plus qu’une course de performance. Il faut vraiment arriver à concilier l’alimentation, la gestion de l’effort qu’on va mettre sur le vélo, puisque le but du jeu, c’est de poser le vélo avec des jambes pour faire un marathon derrière » , explique Jérôme. « Quand tu nages quatre kilomètres et que tu ressors, tu passes du plan horizontal au plan vertical sur ton vélo, le cœur doit s’adapter, les jambes aussi, et ça se fait petit à petit, donc c’est sûr qu’on ne va pas enchaîner avec 35 km/h ou 40 km/h de vélo d’un coup. On va y aller progressivement, on va lancer la machine tout doucement pour tenir » , complète Thomas.
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Les deux amis connaissent déjà l’ambiance de ce genre de compétition. Jérôme a participé en 2021 à un semi ironman dans le Colorado. Thomas, lui, était présent aux championnats du monde de XTerra à Hawaii en 2017. Mais l’Ironman est une autre paire de manches. « On est à 1500 km de course à pied et à peu près 6000 km de vélo, note Jérôme, pour moi une vingtaine de kilomètres de natation, mais Thomas a beaucoup plus nagé. J’ai un petit retard, mais ça va le faire quand même » , assure Jérôme.
Le duo vise les douze heures pour franchir la ligne d’arrivée. L’an passé, c’est l’extraterrestre Néozélandais Dan Plews qui l’avait emporté en 7:56:56.