Ils ne sont pas reconnus au même titre que les clubs de football ou de va’a dans le paysage sportif polynésien et pourtant ils ne déméritent pas. Tony et son équipe œuvrent depuis 2018 à faire connaître le roller-hockey sur le territoire. Chaque année, ils sont confrontés à la même problématique : obtenir des créneaux en salle, pour la pratique de leur discipline.
« Pour l’instant, nous nous contentons et nous sommes déjà ravis d’être ici sur le plateau pour pouvoir faire du hockey, mais c’est plutôt du street-hockey. Donc une pratique qui est un peu connexe, un peu moins raffinée. On joue moins en finesse, on peut moins évoluer avec ce type de revêtement qu’avec évidemment le revêtement qui va bien.
Aujourd’hui plus de 350 jeunes ont déjà été initiés à ce sport d’équipe, et pourtant. « Toute la difficulté qu’on a actuellement, c’est qu’on nous dit qu’on est une trop petite fédération pour pouvoir faire partie du paysage sportif, mais d’un autre côté, on ne donne pas la possibilité aux petites fédérations de devenir grandes. »
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Même son de cloche pour les nageurs sur la question des créneaux. Malgré une fédération installée depuis 50 ans, avec 10 clubs et 4 000 licenciés, s’entraîner nécessite toute une organisation, à l’aube des Jeux du Pacifique 2027.
« Chaque créneau est discuté âprement entre les clubs de natation. Il faut savoir aussi qu’il y a le triathlon, l’apnée, énumère Sylvain Roux, directeur technique de la Fédération tahitienne de natation. Il y a d’autres associations, il n’y a pas que la natation sportive.«
Tahiti compte trois bassins. À Tipaerui, la fédération estime que les entrainements ne se font pas dans les meilleures conditions. « Elle bouge, elle est un peu tordue, il y a des petits problèmes de pompe. Quand on arrive et qu’on ne sait pas forcément, les gens ont moins envie d’y venir. C’est historique en fait, on s’est habitué à cette situation. »
Pour d’autres disciplines, la situation est encore plus contraignante. Malgré une centaine de licenciés, tout s’arrête en 2012 pour le paintball le jour où les terrains de Mahina, Papara, Punaauia et Mataiea leur sont retirés par les mairies.
« Ça s’est arrêté du jour au lendemain, on va dire. C’était vraiment un coup dur, se souvient Ralph Tsing, membre de l’équipe des Sydney Swat. Je veux dire que les gens, dès qu’on nous a retiré le terrain, ils ont abandonné l’idée de faire du paintball encore une fois.«
À cette époque, la fédération organisait quatre à cinq championnats par an. En 2022, les quelques équipiers restants connaissent un énième coup dur. « On avait un petit espace pour pouvoir pratiquer sur la Punaruu, mais on a dû rendre l’endroit à la mairie. Donc là en ce moment, on est à la recherche d’un terrain pour pouvoir pratiquer l’activité, encore une fois. »
Malgré cette situation, Ralph Tsing ne se décourage pas. Il a décidé de continuer à participer à des compétitions à l’étranger.