« Coup de boost » pour le Tahitien Marama Vahirua, qualification qui serait « incroyable » pour le Kanak Antoine Kombouaré : les deux ex-gloires de Ligue 1 s’enthousiasment pour le match Tahiti – Nouvelle-Calédonie, vendredi à Wellington, en demi-finale des qualifications pour la Coupe du monde 2026.
Vahirua, ancien Nantais également, veut voir dans cette confrontation face à ses « frères » calédoniens, une opportunité dont le football tahitien a grand besoin, un coup de projecteur inespéré pour pouvoir le développer ensuite.
Parce que même si Tahiti venait à s’imposer vendredi dans ce troisième tour qualificatif pour la Coupe du monde 2026, la marche suivante, en finale, probablement contre la Nouvelle-Zélande opposée aux Fidji en demie, est quasiment impossible à franchir.
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« À part un faux pas tous les dix ou quinze ans, la Nouvelle-Zélande est bien plus forte. Pour qu’une équipe de Régional 1 (6e division) batte une équipe professionnelle, il faut que les dieux nous aident! » plaide l’ancien attaquant de Lorient, aujourd’hui dans le staff de Grenoble.
Mission impossible
« Avant, dans la zone Océanie, il y avait l’Australie qui dominait tout mais elle a demandé à jouer avec l’Asie. Aujourd’hui, c’est la Nouvelle-Zélande qui a pris la relève » , explique Marama Vahirua.
« La plupart de leurs internationaux jouent en Europe » abonde Samuel Garcia, le sélectionneur polynésien. « Ils ont une meilleure maîtrise que nous, ils ont des moyens supplémentaires et ont tout mis en œuvre pour ce tournoi qui se déroule chez eux » .
Mais le vainqueur de la rencontre vendredi entre Tahiti et la Nouvelle-Calédonie, en cas de défaite face aux « All Whites », aurait une seconde chance de se qualifier pour le Mondial américain en assurant sa place pour les barrages inter-confédérations.
« Ça vaut le coup d’y croire, on ne sait jamais » pousse Kombouaré, qui note la relation très forte entre les deux peuples.
Au-delà de l’hypothétique qualification de l’une des deux équipes, l’ancien défenseur parisien se réjouit de voir les projecteurs braqués, même de façon éphémère, vers les footballs de ces deux territoires français, autorisés à participer à la Coupe du monde s’ils s’y qualifient.
« Pour nos jeunes, explique-t-il, cela fixe un objectif et doit susciter des opportunités, plus encore lorsque l’on connait les difficultés que rencontre la Nouvelle-Calédonie aujourd’hui. Avec Christian (Karembeu, NDLR), en tant qu’ambassadeurs, c’est ce que l’on essaie de soutenir » .
« Un bon équilibre entre ancrage au territoire local et ouverture vers ceux qui évoluent ailleurs » résume Johann Sidaner, le sélectionneur de la Nouvelle-Calédonie, passé également par la formation nantaise.
Le football kanak étant à l’arrêt depuis un peu moins d’un an, sa sélection s’appuie sur des joueurs évoluant en métropole.
« Un fusil de 1850 »
« Mais on se structure, affirme Kombouaré. Dans la pré-formation notamment, avec l’idée de faire venir des joueurs en métropole, comme nous l’avons fait Christian et moi à l’époque » .
Côté polynésien, « c’est quasiment impossible, se désole Vahirua. Il y a la distance et trop peu de moyens financiers. Il y a un énorme potentiel mais c’est comme si nous avions des cartouches avec un fusil de 1850 ! » .
Tahiti s’appuie presque exclusivement sur des joueurs évoluant dans les championnats de l’archipel.
Pour la progression de sa sélection, Samuel Garcia croit beaucoup au championnat professionnel que veut monter la confédération du football d’Océanie (OFC) en 2026, un circuit en six étapes, pendant cinq moins que Tahiti pourrait intégrer en tant que franchise.