Rugby : Heivai Jamet, une Tahitienne au plus haut niveau dans le pack de Blagnac

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Issue du Rugby Club de Pirae, Heivai Jamet a rejoint le club de Blagnac, près de Toulouse, en 2020. Cette saison, elle intègre à temps plein la division élite, plus haut niveau féminin français. Un statut qui ne lui permet toutefois pas de gagner sa vie. Même si son quotidien n’est pas toujours facile, entre vie professionnelle et sportive de haut niveau, Heivai réalise son rêve en côtoyant les meilleures joueuses françaises.

Publié le 24/01/2025 à 11:50 - Mise à jour le 24/01/2025 à 11:56

Issue du Rugby Club de Pirae, Heivai Jamet a rejoint le club de Blagnac, près de Toulouse, en 2020. Cette saison, elle intègre à temps plein la division élite, plus haut niveau féminin français. Un statut qui ne lui permet toutefois pas de gagner sa vie. Même si son quotidien n’est pas toujours facile, entre vie professionnelle et sportive de haut niveau, Heivai réalise son rêve en côtoyant les meilleures joueuses françaises.

C’est à 16 ans seulement que Heivai Jamet enfile sa première paire de crampon et entre dans le monde rugueux de l’ovalie, au RC Pirae. Un sport qu’elle aborde presque par hasard, et pour lequel elle montre de belles prédispositions. Un talent tel qu’à la fin de son lycée, à 17 ans, elle s’envole pour des études de Staps à Toulouse, et établit des premiers contacts avec le club de Blagnac.

Soutenue par Gilles Lafitte et Nicolas Tranier, entraîneurs, elle fait ses premiers pas avec les Espoirs, côtoyant de grandes joueuses. Heivai est marquée par un mélange d’excitation et d’appréhension. « Quand je suis arrivée, j’ai vu toutes mes idoles de rugby. Il y avait toutes les internationales de France qui étaient là. C’était trop bien » , sourit-elle.

Elle évoluera pendant deux ans avec les jeunes, faisant quelques apparitions en Élite, meilleure division de rugby féminin à l’échelle nationale. C’est en 2024, pour sa troisième saison avec Blagnac, qu’elle intègre pleinement l’équipe de haut niveau. Le club se porte plutôt bien, puisqu’il occupe la 4e place du classement sur 10, derrière le Stade Toulousain.

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Une progression fulgurante qui l’amène à s’éloigner de ses études, qu’elle jugeait trop académiques. « C’était trop pour moi, j’étais fiu » , confie-t-elle, se tournant vers un BPJEPS (Brevet Professionnel de la Jeunesse, de l’Éducation Populaire et du Sport). Parallèlement à sa carrière de sportive, elle officie comme éducatrice sportive pour la mairie de Blagnac, jonglant entre ses horaires atypiques et les entraînements intensifs de rugby.

Ses journées sont minutées. Entre 7h du matin et parfois tard le soir, Heivai partage son temps entre l’accompagnement des enfants à l’école et les séances de musculation ou d’entraînement sur le terrain.

Car malgré ce quotidien bien rempli, elle constate que le rugby en compétition ne lui permet pas de vivre. « On est obligées d’avoir quand même quelque chose à côté. Dans tous les clubs, en fait, c’est comme ça. À part peut-être pour certaines filles qui jouent en équipe de France, qui sont mieux payées…Bon, pas aussi bien payées que les hommes, malheureusement, déplore-t-elle. Mais il y en a plusieurs de l’équipe de France qui sont dans mon club, qui, elles, travaillent aussi à côté parce qu’elles savent qu’elles ne peuvent pas en vivre non plus. Une contrainte ne ternit pas son enthousiasme. C’est une expérience que je souhaite à tout le monde si tu veux absolument faire du rugby. Si t’arrives à ce niveau-là, c’est trop bien. Tu vis un rêve d’enfant » .

Avec des joueuses de renom comme Clara Joyeux ou Gabrielle Vernier dans ses rangs, le club aspire à atteindre les sommets. « On sait qu’on peut faire beaucoup mieux. Malheureusement, on n’arrive pas à bien se mettre en place pour l’instant. Mais je pense que ça va être vite réglé » , conclut-elle.

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