TNTV : Le président du Pays confirme donc la bonne tenue des JO de surf à Tahiti. Vous, vous aviez évoqué l’hypothèse d’un désengagement au lendemain des inondations à Teahupoo. C’était lors de votre première visite de terrain. Finalement, tout se déroule comme prévu…
Nahema Temarii, ministre des Sports, de la Jeunesse et de la Prévention de la délinquance : « Effectivement et nous n’avons jamais réellement eu de doute, mais il était selon nous essentiel et nécessaire d’apporter la visibilité que la population attendait. Dans un premier temps, la population résidente de Teahupoo. N’oublions pas qu’il y a des gens qui vivent là-bas et qui vivront encore après 2024. Et ensuite donner de la visibilité à l’ensemble des Polynésiens qui vont avec nous accueillir ces Jeux olympiques parce que c’est important et le président l’a dit, il est aussi question de succès populaire, c’est-à-dire que notre nuna’a s’approprie ces Jeux. »
TNTV : Un mot aussi sur ces habitants qui ont été inondés. Aujourd’hui, le traumatisme est-il derrière eux et comment voient-ils, après ces inondations, la venue de ces Jeux olympiques ?
Nahema Temarii : « Je pense qu’on ne se remet jamais vraiment d’un tel traumatisme, donc de venir dire que ce serait derrière eux, ce serait prétentieux. En tout cas, nous, on est derrière eux et je pense que les démarches de notre fa’aterehau de l’Équipement et des grands travaux, les démarches de notre fa’aterehau de la Solidarité vont dans ce sens. On est de tout cœur avec eux même si on ne réside pas avec eux et que nos bureaux sont à Papeete. Ce qui est important, c’est de les entendre, de les écouter et de concevoir cette étape de surf que nous allons accueillir à Teahupoo, avec eux. »
TNTV : L’événement aurait pu ne pas se faire à Teahupoo ?
Nahema Temarii : « Il était de notre devoir, puisque dès le départ le président a exclu la possibilité de révoquer cette étape de surf chez nous. Si on avait dit « finalement, on ne veut plus les accueillir », on aurait pris notre argent et on aurait financé ces étapes à l’extérieur. Donc tout de suite le président s’est positionné. Il est de mon devoir et de celui de mes équipes qui ont fait énormément de travail, d’apporter l’ensemble des informations et des informations fiables et j’y tiens. Pas des « on dit ». Des fiables, confirmées, des statistiques etc. Donc, on a fait un gros travail pour permettre au président Moetai Broherson d’avoir toutes les informations à disposition pour prendre la bonne décision. »
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TNTV : Le chantier est en bonne voie malgré les inondations ?
Nahema Temarii : « Le chantier est en bonne voie. On va revenir dessus. Les voyants sont au vert. On a une très fine marge de manœuvre, mais on a une marge de manœuvre. De toute façon, dans ce type d’organisation, c’est essentiel et nécessaire. Aujourd’hui Jordy Chan notre fa’aterehau de sGrands travaux et de l’Équipement, était en réunion publique avec la population de Teahupoo puisque la passerelle qui existe met en danger les différents usagers, et ce, depuis longtemps, bien avant notre nomination. Il n’était pas question pour nous de priver l’accès piéton aux personnes résidant de l’autre côté de la rivière. Donc Jordy et ses équipes mettent en place des solutions, travaillent avec la population. »
TNTV : Cette infrastructure fera partie des héritages qui seront laissés après les Jeux olympiques. On l’a vu, il reste encore des détails. Moetai Brotherson parle encore de points à régler. Concrètement, quelles sont les infrastructures qui vont rester ? Qu’est-ce qui va nous rester dans le décor ?
Nahema Temarii : « Je pense que dans l’héritage, il faut parler de deux choses : la première, ce sont les infrastructures puisque c’est une aubaine pour venir construire quelque chose qui va durer dans le temps. Mais aussi et surtout de compétences. Pour les infrastructures, je vais donner un exemple concret : ça va être la tour des juges. La tour des juges, -et j’en profite pour remercier la famille David qui la monte et la démonte depuis de nombreuses années- va évoluer puisqu’une structure certifiée, encadrée par un cahier des charges qui est celui des Jeux olympiques Paris 2024, va naître. Ça fait partie des héritages en terme d’infrastructure qui vont rester la propriété de notre pays et qui pourront être déployés, par exemple pour l’étape de surf de la WSL qui se tient à Teahupoo. Pour terminer sur l’héritage, en termes de compétence, je pense que c’est important, en 2027 nous accueillons les Jeux du Pacifique… »
TNTV : J’allais y venir. Vous allez rencontrer Louis Provost, le président du comité olympique de Polynésie…
Nahema Temarii : « J’ai hâte de le rencontrer, mais avant ça, parlons de transfert de compétences. Former nos locaux à accueillir de tels événements, c’est une aubaine parce que derrière, on a les Jeux du Pacifique et, potentiellement, avec l’ensemble de ces investissements, nous allons pouvoir candidater, par exemple pour une Coupe du Monde de futsal puisque nous serons en mesure de les accueillir. Donc c’est une aubaine. Mais on reste terre à terre, ancrés, connectés à notre nuna’a. C’est essentiel parce que je pense qu’on ne l’a pas fait ces dernières années. »