Pour Teura Tupaia, c’est un rendez-vous indispensable. Depuis 5 ans, l’athlète originaire de Raiatea ne peut plus se passer de son ostéopathe qui l’aide à rester au mieux de sa forme.
« On continue sur le même rythme. C’est un suivi très régulier, deux fois par mois. On essaye de ne pas trop changer les habitudes même si c’est un gros championnat. Si j’ai réussi à sortir un tel jet avec la préparation qu’on a faite, on ne va pas précipiter les choses », explique-t-il.
Le jet est question, Teura n’est pas près de l’oublier. C’était en mai dernier. Il a pulvérisé son record personnel mais aussi le record de France avec une marque à 86,11 mètres. Un lancer qui lui a aussi assuré une qualification pour les Jeux Olympiques.
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Installé à Strasbourg depuis 5 ans, le jeune polynésien se remet progressivement d’une blessure au coude survenue lors des derniers championnats d’Europe à Rome, en Italie. Enfant, il pratiquait le handball, puis a découvert l’athlétisme grâce à son oncle.
« Étant jeune, je suis passé par un peu de tout. Les sauts, les courses, les lancers. A un moment, je voulais faire du décathlon. Qui dit décathlon dit discipline. Il y a de la course, du saut et des lancers. Mais à un moment, j’ai plus penché vers le javelot et j’ai fini avec cette discipline », se souvient l’athlète du fenua.
A seulement 24 ans, Teura est fier de parcours. Car rien n’a été facile pour le Polynésien qui a dû surmonter plusieurs problèmes physiques depuis ses débuts. Sacré Champion de France en 2021, il a connu l’année suivante des blessures au mollet, au genou et à la cheville. Mais il a toujours pu compter sur le soutien de son entourage et de sa famille qui a toujours cru en lui.
« Ils ont toujours été ceux vers qui je me tournais quand tout allait bien et aussi quand tout allait mal. Ils m’ont toujours soutenu, toujours encouragé à aller de l’avant, à ne jamais baisser les bras. Ils ont été une grande force pour moi. Quand beaucoup de gens ne croyaient plus en moi, je savais que j’avais toujours ma famille, mes proches, mes amis, qui me poussaient à aller vers le haut », sourit-il.
4 ans après avoir manqué la qualification pour les Jeux Olympiques de Tokyo, Teura représentera la France, et le fenua, à ceux de Paris : « C’est une chance. Venir de Polynésie, d’une petite île au fond de l’océan Pacifique, et d’arriver à ce niveau-là…J’espère être une source de motivation pour beaucoup de jeunes qui ont aussi envie de suivre cette voie du sport, car on n’en parle pas beaucoup. C’est aussi un métier. C’est pas mal de sacrifices. Cela demande beaucoup de travail ».
Teura Tupaia ne compte pas faire de la figuration aux JO, mais vise le podium. Et il peut y croire. En 2021, à Tokyo, son jet de 86,11 mètres lui aurait en effet permis de décrocher la médaille d’argent de la discipline, à moins de deux mètres du vainqueur, l’Indien Neeraj Chopra et ses 87,03 mètres. Tout le fenua sera derrière lui avec l’espoir qu’il marque de son empreinte l’histoire de l’olympisme et celle du sport polynésien.