Colloque sur la lutte contre la vie chère : débats autour de dix propositions

Publié le

Le colloque sur la lutte contre la vie chère s’est ouvert ce mercredi matin à l’Assemblée de la Polynésie française. En introduction, un constat sans appel : les prix pratiqués au fenua sont 30 à 40 % plus élevés qu’en métropole. Pour tenter d’alléger la facture des ménages, dix propositions ont été mises sur la table. Des mesures qui ne produiront pas d’effets immédiats, mais qui visent à transformer durablement l’économie polynésienne.

Publié le 19/03/2025 à 18:20 - Mise à jour le 19/03/2025 à 18:21

Le colloque sur la lutte contre la vie chère s’est ouvert ce mercredi matin à l’Assemblée de la Polynésie française. En introduction, un constat sans appel : les prix pratiqués au fenua sont 30 à 40 % plus élevés qu’en métropole. Pour tenter d’alléger la facture des ménages, dix propositions ont été mises sur la table. Des mesures qui ne produiront pas d’effets immédiats, mais qui visent à transformer durablement l’économie polynésienne.

Favoriser la concurrence, stimuler la production locale et imposer plus de transparence sur les marges pratiquées : c’est tout l’objectif du colloque contre la vie chère dont le coup d’envoi a été donné ce mercredi matin par Antony Géros à l’Assemblée de la Polynésie française.

Le premier des deux jours de débat s’est articulé autour de dix mesures listées par les experts de l’Isle, institut composé d’économistes spécialisés entre autres dans la concurrence et les politiques économiques. Parmi elles : la suppression des exclusivités d’importation, une refonte des restrictions douanières ou encore un encadrement plus strict des pratiques des grands groupes.

Ainsi, pour l’économiste Jérôme Philippe, des modifications sur trois grandes lignes, à savoir les coûts d’approche, les taxes et les marges, peuvent produire des effets. « Après, les marges sont libres et donc en réalité, il ne s’agit pas de dire aux opérateurs ‘vous avez, il faudrait faire telle marge à la place de telle autre, c’est eux qui savent’, il s’agit de s’assurer qu’il y a bien le bon fonctionnement du marché pour qu’on ait des marges économiques normales » , explique-t-il.

– PUBLICITE –

Les propositions ne font pas l’unanimité. Certains entrepreneurs pointent du doigt un débat trop focalisé sur les commerces et distributeurs, sans réelle remise en question du fonctionnement de l’administration. « Ce colloque est malheureusement limité à essayer de fliquer le travail des entrepreneurs, mais on ne regarde pas de quelle manière on pourrait faire des économies sur la fonction publique, pointe le président du MEDEF Steeve Hamblin. Aujourd’hui, ça capte 21% de marge, il ne faut pas l’oublier, on pourrait réduire » .

D’autres pistes sont également évoquées : la création d’un label « entreprise responsable » pour inciter aux bonnes pratiques, une refonte du dispositif de défiscalisation ou encore la modernisation du fret maritime, dont les travaux sont déjà prévus pour 2027.

Certains participants, comme le Président du Syndicat des industriels de Polynésie française Bruno Bellanger, regrettent toutefois que la question de l’emploi n’ait pas occupé une place plus centrale dans les discussions. « Si ça vient à toucher l’emploi local ou à empêcher la création d’emplois, l’effet sera inverse, c’est-à-dire qu’on perdra de l’emploi, on perdra de la cotisation au PSG et on perdra du pouvoir d’achat parce qu’il faudra augmenter les cotisations de ceux qui restent » , souligne-t-il. « Typiquement, favoriser l’éducation, l’entrepreneuriat, le goût des jeunes du Pays de créer leur activité, c’est quelque chose qui ne se décrète pas, appuie Jérôme Philippe. Il faut que les marchés soient suffisamment ouverts, il faut que les règles soient claires, suffisamment transparentes et à partir de là, il y a une partie des gens, pas tous, mais une partie qui ont envie de se lancer, de créer » , conclut-il.

Le colloque s’achèvera ce jeudi.

Dernières news

Activer le son Couper le son