En 2017 Hoanui commande une maison pré fabriqué. Durant 1 mois et demi il la monte avec l’aide de 3 personnes. Mais ils se rendent compte peu à peu que quelque chose cloche : « Au fil des jours, au niveau des yeux, on avait des échauffements. On s’est dit « ce n’est pas normal ». J’ai pris un échantillon, on a fait des analyses, et bingo : les plaques de fibrociment étaient positives à l’amiante. Là ça a été la grosse déception pour moi et pour mes camarades venus m’aider. Pendant un mois et demi on a travaillé sur ce kit. On a découpé, on a inhalé ce poison sans le savoir ».
L’amiante est en effet un poison qui peut avoir de très lourdes conséquences sur la santé. Hoanui a donc décidé de porter plainte, mais depuis 4 ans, le procès n’avance pas. « Dans le cas de mes clients, on a réussi à obtenir l’expertise. L’expertise a confirmé la présence d’amiante, mais à l’issue de cette instance, le vendeur a appelé en cause son propre fournisseur chinois pour lui rendre opposable la décision. C’est-à-dire qu’en fait il y a une espèce de responsabilité en chaine où le client se retourne contre son vendeur qui se retourne contre son fournisseur, qui peut se retourner contre son fabricant », explique Me Adrien Huguet.
Et c’est à cause de cette responsabilité en chaîne que la procédure a donné lieu à 18 renvois. Les victimes ne peuvent donc que prendre leur mal en patience. Elles sont contraintes de louer un bien pour se loger en attendant le désamiantage de leur maison. Une opération dont le coût s’élève à 18 millions de Fcfp…