Fusillade à Papeete : un « tournant » pour le procureur, l’enquête se poursuit

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Il ne s'agit pas du scenario d'un film, mais bien des faits qui se sont déroulés le 25 janvier au soir à Papeete. Le procureur Hervé Leroy est revenu sur la fusillade du centre-ville. une attaque sur fond de trafic d'ice...

Publié le 31/01/2022 à 16:33 - Mise à jour le 31/01/2022 à 16:33

Il ne s'agit pas du scenario d'un film, mais bien des faits qui se sont déroulés le 25 janvier au soir à Papeete. Le procureur Hervé Leroy est revenu sur la fusillade du centre-ville. une attaque sur fond de trafic d'ice...

Il était environ 23h30 mardi 25 janvier lorsqu’un groupe de 6 personnes a pris à partie un groupe de 4 personnes : un piéton et trois autres personnes se trouvant dans une voiture. La scène s’est déroulée aux abords du cinéma Liberty avenue Foch, en centre-ville de Papeete.

« Les premières investigations ont établi que parmi les 6 agresseurs, un était muni d’une barre de fer, et un second d’une arme à feu type arme d’épaule. Le porteur de l’arme d’épaule tirait sur le piéton sans l’atteindre et ensuite, à deux reprises, sur le véhicule en mouvement dans lequel se trouvaient donc trois autres personnes. Le véhicule était touché à l’avant par une cartouche tirant de la chevrotine, et à l’arrière, par une balle provenant d’une cartouche type one shot qui est par nature une cartouche létale quand la cible est atteinte », relate le procureur précisant que « aucune victime n’a été atteinte par les projectiles en question ».

Une des victimes « a eu ‘la trouille de sa vie’ et a pu être récupérée alors qu’elle était cachée, par les fonctionnaires de police. Elle a été très heureuse de voir que ce sont les fonctionnaires de police qui ont pu la déloger de sa cachette », raconte par ailleurs le procureur.

Les quatre victimes ont été entendues « par les fonctionnaires du service territorial de la police judiciaire de la DTPN et les OPJ étaient très rapidement mobilisés en nombre pour identifier et interpeller les 6 agresseurs dont au premier chef le ou les tireurs au vu de déclarations de certaines victimes. »

Trafic d’ice

Des tirs en pleine ville, en lien « avec un trafic d’ice. Une commande de 1.2 million Fcfp avait été passée le lundi 24 janvier 2022. Cette commande n’avait pas été honorée. De ce fait, les acheteurs de drogue, ont décidé de rechercher en ville la victime indélicate et de lui faire un sort et de récupérer l’argent qui avait été remis (…) La victime a été repérée en ville mardi soir par l’un des 6 agresseurs et il a été décidé de monter un guet-apens par les agresseurs en question. l’enquête a été ouverte initialement du chef de tentative de meurtre et ensuite elle s’est poursuivie au grès des investigations du chef de tentative de meurtre en bande organisée, association de malfaiteurs en vue de commettre ce crime et détention, transport, port d’armes prohibées de catégorie B. »

« Le mercredi 26 janvier en fin d’après-midi, trois personnes faisant partie du groupe des six agresseurs se rendaient au commissariat de police. Et le jeudi 27 janvier, 4 autres personnes susceptibles d’avoir participé aux faits étaient interpelées par les enquêteurs du service territorial de la police judiciaire de la DTPN. »

Ils étaient un ou peut-être deux tireurs, dont l’un est « très connu des services de police et de justice puisque condamné à de nombreuses reprises notamment pour trafic de stupéfiants et fausse monnaie ». L’arme utilisée était « un fusil à pompe de calibre 12 susceptible de contenir en magasin 58 cartouches. Cette arme a été saisie par les enquêteurs au domicile de l’un des six agresseurs. Parmi ces agresseurs et ces victimes, certains sont consommateurs d’ice bien évidemment », précise le procureur.

L’enquête se poursuit

« À l’issue de ces quatre jours de garde à vue et c’était nécessaire de disposer de ce délai de 4 jours, dimanche matin les 6 personnes ont été déférées au parquet, un juge d’instruction a été saisi, les mises en examen ont été prononcées des chefs que j’ai indiqués c’est-à-dire ‘tentative de meurtre en bande organisée, association de malfaiteurs en vue de commettre ce crime, détention port et transport d’armes prohibées de catégorie B. Les 6 personnes ont donc été placées sous mandat de dépôt à l’issue de leur présentation devant le juge des libertés et de la détention. L’enquête sur commission rogatoire va se poursuivre. Il s’agira de cerner précisément qui a fait quoi. »

Pour Hervé Leroy, cette affaire marque « un tournant », car si des armes avaient déjà été saisies dans des affaires précédente, cette fois, les agresseurs, âgés entre 27 et 35 ans n’ont pas hésité à tirer en plein centre-ville. « Ça interroge légitimement. Il était 23h30. À 23h30, on peut se trouver sur la voie publique et on peut bien évidemment n’avoir rien à faire avec ces faits qui ont agité les 10 personnes, les 6 agresseurs et les 4 victimes. »

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