Inflation et explosion du coût du fret en Polynésie : témoignage d’un patron

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L’inflation n’épargne personne. Les entreprises du fenua sont directement impactées par la hausse du coût des matières premières, de l’énergie et du transport maritime. Pour faire face, elles baissent leurs marges et augmentent leurs prix.

Publié le 01/06/2022 à 10:54 - Mise à jour le 01/06/2022 à 10:55

L’inflation n’épargne personne. Les entreprises du fenua sont directement impactées par la hausse du coût des matières premières, de l’énergie et du transport maritime. Pour faire face, elles baissent leurs marges et augmentent leurs prix.

Des prix qui augmentent de 30 à 50% selon les produits : du jamais vu en 30 ans d’existence chez Plomberium. Le distributeur de matériels sanitaires importe d’Europe 90% de ses produits. Frappé de plein fouet par la guerre en Ukraine, le marché européen peine à s’approvisionner en matière première. Pour les quelques 600 fournisseurs italiens, espagnols et français de Plomberium, le marché polynésien est donc loin d’être prioritaire. Résultat : les stocks se font rares et les prix augmentent. « Ce que l’on a mis en place en fin d’année 2020, c’est d’anticiper les besoins en stock. Et donc nous avons gonflé nos stocks jusqu’à avril de l’année dernière. C’est ce qui nous a permis de faire en sorte que l’inflation soit moins répercutée sur l’année 2021 qu’elle ne l’est sur l’année 2022. Et depuis le début de l’année, on a dû à plusieurs reprises casser des marchés parce qu’on n’était plus capables de maintenir les prix qu’on avait fournis l’année dernière. »

Avant la crise, l’entreprise fixait des tarifs à l’année, voire même pour 3 ans. Aujourd’hui, ils sont parfois revus à la hausse toutes les 48 heures.

À la flambée du coût des matières premières et de l’énergie, s’ajoute celui du fret maritime. Devant la pression de la demande, les conteneurs et les places sur les cargos se font rares. « Aujourd’hui, malheureusement, on doit choisir entre un client public, un client privé, professionnel ou un particulier ce qu’on va charger dans le container. Aujourd’hui j’aurai besoin d’importer 10 containers par mois. Je peux en faire 5, au mieux 7, parfois 2. À un moment donné je dois choisir et c’est ce qui est le plus compliqué. »

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Face à la hausse des prix et l’allongement des délais de livraison, certains clients se détournent du marché local. En parallèle, la demande ne faiblit pas. Pour y répondre, l’homme d’affaires à la tête de 3 entreprises, cherche à faire des stocks. Si le chiffre d’affaires de Plomberium a augmenté en 2021, 2022 s’annonce difficile. L’entreprise compte plus que jamais sur la relance du tourisme. Un secteur qui alimentait les deux tiers de son chiffre d’affaires avant la crise.

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