Interoute liquidée, une centaine de salariés sur le carreau

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Le tribunal mixte de commerce de Papeete a prononcé la liquidation judiciaire d’Interoute ce matin. L’entreprise de BTP était un partenaire privilégié du Pays pour les travaux de voirie et bitumage mais faisait face à une mesure de redressement depuis deux ans. Des difficultés qui l’ont finalement poussé à mettre la clé sous la porte. Une douche froide pour la centaine de salariés qui s’apprêtent à être licenciés.

Publié le 26/06/2023 à 17:40 - Mise à jour le 27/06/2023 à 9:43

Le tribunal mixte de commerce de Papeete a prononcé la liquidation judiciaire d’Interoute ce matin. L’entreprise de BTP était un partenaire privilégié du Pays pour les travaux de voirie et bitumage mais faisait face à une mesure de redressement depuis deux ans. Des difficultés qui l’ont finalement poussé à mettre la clé sous la porte. Une douche froide pour la centaine de salariés qui s’apprêtent à être licenciés.

La décision, qui semblait inéluctable, est tombée ce matin au tribunal mixte de commerce de Papeete. Après 50 ans d’existence, l’entreprise de bâtiment et de travaux publics Interoute cesse ses activités. Le tribunal mixte de commerce a prononcé ce matin la liquidation judiciaire de cette société, qui fut longtemps leader sur le marché. Une centaine de salariés vont être licenciés.

C’est à eux que le directeur général d’Interoute Heirangi Nouveau s’est adressé dès sa sortie de l’audience, délocalisée au tribunal foncier. « Mes premières pensées vont aux salariés, dont la trentaine qui sont dans les îles, a-t-il déclaré. Tous ont néanmoins été payés jusqu’à l’annonce définitive de la liquidation. J’ai quand même assuré la société à la trésorerie pour régler l’équivalent de sept mois de salaires » , a souligné le directeur général.

Une maigre consolation pour les employés et leur famille. Certains d’entre eux avaient plus de 30 ans d’ancienneté dans la société et savent qu’ils ne pourront pas tous espérer une reconversion professionnelle aisée, ou, dans le meilleur des cas, trouver travail dans l’immédiat.

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« Cela arrive du jour au lendemain, déplore le délégué du syndicat CFTP -FO et chauffeur Edgar Paofai. Il y en a qui ont acheté des terrains. Maintenant, c’est foutu. S’ils ne peuvent pas avoir de travail dehors, comment ils font ? On va saisir les terrains ?  » , interpelle-t-il.

Lire aussi : L’entreprise Interoute vers la liquidation judiciaire

Si le Pays s’est engagé à rembourser 150 millions de francs à Interoute, son avocat Me Robin Quinquis estime qu’elle avait besoin d’un apport supplémentaire de 200 millions de francs, soit deux mois de charges mensuelles de fonctionnement, pour poursuivre son activité. Des difficultés financières « profondes » que la concurrence exacerbée dans le secteur n’ont pas arrangé.

« Le choix a été fait de partir dans les îles, c’est un choix audacieux qui aurait pu marcher mais qui n’a pas marché, déplore le conseil de la société, avant de constater simplement : Pendant ce temps là, la société a exposé des frais sans pouvoir faire face par la suite« .

La possibilité d’un rachat des actifs par des concurrents, notamment Boyer, est d’ores et déjà envisagée. Pour le représentant CSTP FO Patrick Galenon, le gouvernment doit surtout avancer sur la création d’une caisse d’assurance chômage. Une idée déjà évoquée pendant la crise Covid dans les travées de l’Assemblée de Polynésie, et notamment par le Tavini Huiraatira, alors dans l’opposition.

« Ici, il n’y a pas de RSA, Il n’y a pas de caisse de chômage, répète M. Galenon. Je fais appel aux autorités compétentes pour faire en sorte qu’on mette très rapidement en place ce fonds, qui permettrait au moins à ces salariés de survivre quelques mois pour retrouver du travail ».

Les délégués syndicaux ont été reçus à 16h30 par la ministre du Tavail Vanina Crolas, qui s’est engagée à accompagner la reconversion des employés les moins qualifiés ne trouvant pas de débouché dans le secteur.

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