Jour de duels fraternels sur le spot de Teahupoo. Quelques heures après la défaite de sa comparse Vahine Fierro face à Johanne Defay, Kauli Vaast s’est mesuré à Joan Duru en quarts de finale des Jeux, dans des conditions loin d’être parfaites mais suffisamment bonnes pour que la compétition se tienne.
Le duel entre les deux goofies promettait d’être serré, Vaast connaissant le spot sur le bout des dérives et Duru ayant prouvé qu’il pouvait atteindre l’excellence sur ces olympiades, avec un convaincant 18.13 en quarts de finale face au Mexicain Alan Cleland Quinonez. Et il l’a été, les deux parvenant coup sur coup à sortir de barrels extrêmement agités pour véritablement lancer le match (6.33 pour Vaast, 4.83 pour Duru).
Sérieux, le vétéran de 35 ans s’est ensuite offert un 7.50 pour mettre la pression sur son jeune rival, celui-ci répondant par deux grosses vagues, la seconde notée 8. À 10 minutes du terme, Vaast prenait une courte longueur d’avance : 15.33 contre 12.33 pour Duru.
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Irrespirables, les dix dernières minutes de la série ont été longues pour Vaast, Duru conservant sa priorité en espérant une bombe qui n’est jamais arrivée. Le Tahitien l’emporte de peu et avance en demies. Il fera face au Péruvien Alonso Correa, surprenant tombeur du Japonais Reo Inaba.
Accueilli comme il se doit par les fans du pk0, Vaast n’a pas caché son émotion. « Je suis tellement heureux et fier d’avoir fait cette série avec lui, c’est le meilleur tube-rider à Teahupoo (…) Beaucoup d’émotions parce qu’on s’aime tous les deux, et surtout, on a tout donné, on était guerriers dans l’eau, et jusqu’au bout, on n’a rien lâché, souffle-t-il. Déjà focalisé sur sa demi-finale, Vaast a tenu à saluer le parcours de Vahine Fierro. « Hyper fier d’elle, fier de son parcours (…) c’est pour elle, on va tout donner jusqu’au bout ! » .
« Je suis content. Déjà si on m’avait dit en début d’année que je finissais 5ème des JO… J’étais au bon endroit, je savais quelle vague je voulais, mais elle n’est pas arrivée. Donc, zéro regret. J’ai fait tout ce que je pouvais » , sourit Joan Duru. Seul regret du landais : avoir rencontré Kauli en quarts. « C’est un petit regret quand on voit la série juste avant… dire qu’on aurait pu se retrouver en demies. C’était jouable de passer ou de faire quelque chose d’un peu plus » .
« Ils se sont battus comme des lions. C’était magnifique à voir, commente le manager de l’Équipe de France Jérémy Florès. C’était, je pense, de loin la plus belle série de la journée (…) On voit que ces deux-là sont tellement proches et ont vécu des moments tellement forts. Kauli pleurait d’émotion, de tristesse par rapport à son coéquipier. Il va se battre pour Joan et pour toute la population » .
Sa demi-finale n’ayant pas lieu aujourd’hui, Vaast pourra soutenir Johanne Defay, opposée à Carissa Moore dans l’après-midi.