« Ambitieux », « difficilement atteignable », « utopique ». Les conseillers du Cesec ont bien compris, à la lecture du projet de délibération portant approbation du plan climat 2030 ce matin, que la réduction de l’empreinte carbone à 5,5 tonnes de CO2e par habitant par an contre 11,1 aujourd’hui ne serait pas atteint à l’horizon 2030. Mais de l’avis général, ce n’est pas une raison pour ne pas être ambitieux. Et ce, malgré les résultats « en demi-teinte » des plans climats précédents (2012 et 2015).
« Bien au contraire, il faut être ambitieux pour réussir, je fais partie de ceux qui disent que 75% (d’énergie renouvelable en 2030, Ndlr) c’est pas impossible (…) si le gouvernement ne nous avait pas saisi pour ce projet de délibération on ne serait pas là en train d’en débattre » salue le président de l’association Te Tia Ara, Makalio Folituu.
Même discours pour le rapporteur du texte, Marotea Vitrac. « Il ne faut pas hésiter à être ambitieux en termes de climat et de préservation de l’environnement, bien sûr qu’on aura du mal à y arriver mais ce qui compte c’est d’entreprendre, c’est de faire, (…) parce qu’il est quasiment déjà trop tard ». Parce qu’il faut bien aussi concrétiser l’engagement climatique de la Polynésie et respecter au passage les ambitions de l’Accord de Paris. Soit limiter à 2 °Cle réchauffement planétaire au cours de ce siècle.
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150 pistes d’actions détaillées et budgétées
Le défi climatique étant transversal, ce nouveau plan s’attaquera donc à tous les secteurs d’activités du pays (transports, énergies, agriculture, industries, commerce, santé, alimentation, importation, déchets, etc.). C’est d’ailleurs son « point fort » selon le numéro 1 de la direction polynésienne de l’énergie Pierre Boscq, « contrairement à son prédécesseur qui était plus estampillé énergie. (…) La production d’énergie c’est 2 tonnes, finalement c’est qu’une petite partie de l’empreinte carbone du Polynésien qui est aujourd’hui de 11 tonnes, donc il faut vraiment agir sur tous les volets. »
Le PCPF 2030 prévoit 150 pistes d’actions détaillées, accompagnées des étapes à suivre, d’un calendrier et d’un budget prévisionnel. « 150 actions ça peut paraître beaucoup mais si déjà on arrive à en faire 10, il faut y aller » encourage Marotea Vitrac.
Entre les services du pays et de l’Etat, les communes, les entreprises ou les associations, une grande diversité d’acteurs porteront ses actions avec pour trajectoire, une baisse de l’empreinte carbone du fenua à 8,5 tonnes de CO2 par habitant, par an. Encore loin de l’objectif visé des 5,5 tonnes en 2030.