Pourquoi avoir choisi de vous engager pour la collectivité ?
» […] On ne va pas se le cacher, la politique, c’est plus un monde d’homme. Je m’étais lancée un défi, à la demande de ma belle-famille qui vit à Kauehi. Donc je me suis engagée à partir sur ces élections. Dans l’histoire de Kauehi, je suis la première élue femme. Je ne suis pas originaire de cette île, je suis arrivée il y a quatre ans ».
Comment arrivez-vous à vous faire votre place en tant que femme élue, on imagine que c’est difficile.
« En fait, ça se passe plutôt bien parce que nous avons un Tavana Oire […] qui est très ouvert d’esprit. Nous avons un nouveau Conseil municipal, où on a la chance d’avoir cette particularité aujourd’hui : nous avons des femmes au sein des communes ».
Vous arrivez à associer vie professionnelle et vie familiale ?
« C’est assez difficile. C’est vrai qu’il faut arriver à trouver le bon milieu pour préserver [la vie de famille] et que ça reste harmonieux. Depuis que j’ai été élue, je me déplace énormément. On y arrive, tout doucement mais surement ».
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C’est votre amour pour cet atoll qui vous a mené là où vous êtes : quel a été votre parcours ?
« Je suis arrivée à Kauehi il y a quatre ans pour une semaine, en vacances. Et je ne suis jamais repartie. Cette île a cette particularité, tout comme je l’ai dit […], c’est un peu la Polynésie d’antan. Etant une femme du XXIème siècle, c’est vrai qu’il y a beaucoup à apporter. Je ne souhaite pas que Kauehi ressemble à Papeete ou même à Rangiroa, je souhaite garder son authenticité tout en portant cette île à sa juste valeur » […]. « Mon plus grand projet cette année étaient le quai, la centrale électrique, mais ce qui me tenait vraiment à cœur, c’était la biosphère, qu’on revoit avec la Diren ».
Vous avez pu évoquer tout cela lors de la visite du Haut-commissaire ? Est-ce qu’il y a eu une suite à votre requête ?
« Oui. […] C’est vrai que c’était une visite très courte qui a duré deux heures mais nous avons eu l’occasion de partir en tournée avec eux. Ce qui nous a permis aussi d’exposer nos difficultés ».
Comment vous définiriez finalement la femme des Tuamotu ?
« La femme des Tuamotu, c’est vrai qu’elle a encore du mal à s’engager. Politiquement, dans la vie de tous les jours […]. Nous sommes des femmes du XXIème siècle, nous devons passer à autre chose, s’affirmer aujourd’hui dans ce monde. Il faut savoir qu’une famille sans une femme n’est pas une vraie famille. Et la femme, dans sa particularité, elle est belle en elle-même ».