Le traitement des déchets dans l’impasse à Raiatea

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Pas de nouveau dépotoir à Raiatea. La décision est tombée mardi. Le tribunal administratif a donné raison à la Fédération des associations de protection de l’environnement (Fape) et invité la communauté des communes Hava’i à se tourner vers les services du Pays. Pendant ce temps-là, les dépotoirs sauvages continuent d’éclore çà et là.

Publié le 19/06/2023 à 5:00 - Mise à jour le 21/06/2023 à 10:42

Pas de nouveau dépotoir à Raiatea. La décision est tombée mardi. Le tribunal administratif a donné raison à la Fédération des associations de protection de l’environnement (Fape) et invité la communauté des communes Hava’i à se tourner vers les services du Pays. Pendant ce temps-là, les dépotoirs sauvages continuent d’éclore çà et là.

Mardi, le tribunal administratif de Papeete a annulé une décision de la communauté de communes Hava’i prévoyant l’ouverture d’un nouveau dépotoir sur l’île de Raiatea. Seulement voilà : cette nouvelle plateforme de stockage, budgétisée à 17 millions de Fcfp, devait permettre de régler au moins temporairement le problème des encombrants.

« Le tribunal administratif n’a pas annulé cette délibération en ce qu’elle avait pour objet de dégager cette ligne budgétaire, explique l’avocat de la communauté de communes, Me Robin Quinquis. Elle a simplement annulé quelque chose que la comcom ne fait pas : exploiter un dépotoir. Cette autorisation doit émaner des ministères du Pays. » 

La Comcom devra donc se rapprocher du gouvernement et de la Diren pour obtenir le feu vert. Car le temps presse. Faute d’exutoire depuis huit mois, les encombrants s’accumulent et les dépôts sauvages se multiplient autour de l’île. L’île sacrée prend des airs de dépotoir géant.

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Lire aussi : La justice s’oppose à l’ouverture d’un nouveau dépotoir à Raiatea

« L’autre option qui avait été envisagée, c’est le rapatriement de ces déchets de Raiatea à Tahiti, mais les projections de coûts rendent cette solution inabordable puisque ça reviendra à multiplier par 3 ou 4 les redevances des usagers, ce qui n’est malheureusement pas possible. »

Résultat : les entreprises improvisent. Taruoura est agent dans une base nautique. L’espace de stockage vient cruellement à manquer : « On stocke nos encombrants, la Comcom nous a dit de nous débrouiller. Ça fait quand même 1 an. On va contacter une entreprise sur Tahiti pour récupérer ou expédier. On a pas le choix, on va payer ».

Et si la ComCom optimise encore l’évacuation des déchets ménagers sur la seule décharge existante, celles-ci étant saturée, cette solution ne saurait durer.

Des incinérateurs comme solution ?

Pour le maire de Uturoa, Matahi Brotherson, la décision du tribunal n’a rien d’étonnant. Pour lui, il faut agir et vite. Il s’est adressé au président du Pays : « On n’a pas eu de retour, on lui a soumis le problème et il était déjà au courant hein, tout le monde est au courant de ce problème et je pense que d’ici quelque temps, on aura une réponse. »

Difficile pour le maire de cacher son impatience face à une situation qui se dégrade inexorablement. Selon lui, il faut sortir les gros moyens et faire l’acquisition d’incinérateurs : « activer l’acquisition de deux incinérateurs et en même temps changer les textes, parce que si on ne change pas les textes, ça va être le parcours du combattant pour les faire venir. »

Raiatea… et les autres

Le casse-tête des ordures à Raiatea n’est pas un cas isolé. Dans les îles et les atolls de toute la Polynésie, le traitement des déchets est devenu un enjeu environnemental majeur.

Pour Me Emmanuel Mitaranga, avocat de la Fédération des associations de protection de l’environnement, la décision du tribunal administratif « doit imposer, elle doit avoir du sens. Et elle doit faire réfléchir le Pays et les communes pour une véritable politique des déchets ».

Un sujet urgent qui appelle des solutions à long terme pour éviter une catastrophe écologique.

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