TNTV : Vous êtes le ministre de l’Equipement et des Transports terrestres. Le gouvernement a de grands projets avec notamment le Village tahitien. La dernière version du projet est plus réaliste que les précédents. Les précédents projets sont tombés à l’eau. Vous pensez que celui là pourra aboutir ?
René Temeharo : « Je pense qu’avant tout, nous avons un excellent bilan depuis 2018 et jusqu’à nos jours. Indépendemment des deux ans de covid, nous avons pu relever le défi. N’oublions pas que les deux ans ont mis KO l’ensemble de ce monde dans ces activités. Nous avons pu dès que possible, relever la situation de l’activité de notre Pays. Aujourd’hui nous avons déployé des moyens pour y arriver dont le Village tahitien. Aujourd’hui c’est quelque chose de naturel dans la configuration à l’échelle de la Polynésie, en fonction des besoins dans les secteurs du tourisme et aussi dans l’activité du BTP car il est nécessaire de faire comprendre qu’avant d’accueillir le tourisme, il faut mettre de l’activité. Et d’ailleurs ces grands chantiers font partie de l’emploi et de l’activité économique de notre pays. »
TNTV : Quels sont les autres grands travaux que le Tapura Huiraatira plébicite ?
René Temeharo : « Vous savez, nous avions injecté un peu partout en Polynésie quelques milliards avec l’Etat. Des ouvrages maritimes pour accuellir les bateaux dans les îles et tout ça. Des aérodromes, et d’ailleurs dans nos prévisions d’ici 5 ans, c’est l’aéroport international de Nuku Hiva, c’est aussi la marina de Taihoae qu’il faut reconditionner pour accueillir plus de bateaux. Nous avons l’aérodrome d’Apataki pour recevoir les ATR 42, l’aéroport international, voie d’attente et de déploiement du côté de Rangiroa, et tant d’autres encore. C’est toute une liste de projets qui sont à l’étude et seront déployés tout au long des cinq ans à venir. »
TNTV : Justement, cet aéroport du côté de Nuku Hiva, est-ce que c’est réaliste ? C’est faisable ?
René Temeharo : « Oui en fait si vous regardez bien la disposition de nos atolls, c’est une évidence qu’il faut créer sur les Marquises. Créer en hauteur pour éviter le situations qu’on connait lorsqu’il y a un raz de marée ou autre.«
TNTV : C’est aussi une façon de créer de l’emploi vous l’avez dit…
René Temeharo : « C’est la seule préoccupation qui nous anime. Vous avez vu au mois de décembre dernier, quand même la CPS a pu enregistrer plus de 71 000 personnes qui sont inscrites à la CPS. Si c’était la cata, il y en aurait eu 50 000. Là nous avons enregistré plus de 71 000 personnes à la CPS. Donc il y a eu de la création d’emplois, et nous continuons dans ce sens. »
TNTV : Le Tapura Huiraatira est un parti autonomiste. Une autonomie qu’il faut selon vous développer pour contrer les désirs d’indépendance…
René Temeharo : « La question qui devrait se poser c’est : prenons nous un risque avec le Tavini, de nous engager dans un idéal sans issue ? Car aujourd’hui, nous avons un vrai partenaire qui est la France. Au lieu d’aller à Las Vegas, invitons nos idépendantistes à aller voir ces pays qui sont indépendants aujourd’hui. Ces pays qui étaient avec la France. Regardons le Vanuatu. Le Vanuatu, sa dignité, elle l’a perdue aujourd’hui. (…) Ces pays qui ont voulu l’indépendance, aujourd’hui sont devenus malheureusement, au sein de l’ONU, comme des SDF et des mendiants. Et nous ne voulons pas de cette situation. Nous ne sommes pas prêts. Il ne faut pas se leurrer. Oscar, bien évidemment, dans sa façon de voir les choses, prône l’indépendance. Il n’a pas changé d’un iota, je vous le garantis. Lorsqu’il dit que cette élection c’est un référendum pour lui, je le crois. Tandis que les autres comme Moetai, qui essaient encore comme aux législatives d’amadouer, de dire que l’indépendance ce n’est pas de si tôt, moi j’ai envie de vous dire que depuis qu’ils sont élus députés, cela nous a ramené 0Fcfp dans la caisse de ce pays. Alors qu’ils nous avaient promis des milliards pour renflouer la caisse de la CPS. Et je peux vous dire qu’ils vont finir leur mandature et on aura toujours 0 Fcfp dans la caisse du Pays. Tandis que nos accords avec l’Etat qui nous accompagne, feront en sorte qu’on soit, dans les années à venir, dans une certaine constance de développement de ce pays car tout bouge dans le monde. Il ne faut pas se leurrer. Il y a la guerre, il y a des situations qu’on ne peut pas maitriser. La seule chance que nous avons aujourd’hui c’est d’avoir l’Etat français à nos côtés car vous savez, nous avons 5 millions de km2 qui nous protègent dans ces eaux là. Ce n’est pas avec nos poti marara et poti hi ‘ohopu que nous allons pouvoir protéger notre océan. Il faut bien que les moyens militaires soient présents. Et nous avons la chance d’avoir l’Etat français à nos côtés. »
TNTV : En se basant sur les 5 piliers de votre programme, vous voulez développer équitablement les archipels. Comment allez-vous procéder ?
René Temeharo : « J’ai envie de vous dire que notre bilan était tellement riche, que dans la continuité, nous allons encore déployer des moyens avec l’Etat pour pouvoir poursuivre nos actions au niveau de nos ouvrages maritimes. Toujours pour pouvoir faire aboutir les rapprochements de ces îles avec les moyens dont on dispose aujourd’hui, maritimes, aériens et autres. C’est une évidence. Nous avons 118 îles. Nous avons déployé tous les moyens possibles, que ce soit du bétonnage, des ouvertures de voies pour donner des perspectives aux habitants pour se rejoindre facilement. Que ce soit aux Marquises, dans les Tuamotu, aux îles Sous-le-Vent, aux Australes, nous déployons et nous continuerons à déployer ces moyens. »
TNTV : Quels sont les moyens maritimes que vous allez déployer ?
René Temeharo : « Ce sont les infrastructures, les quais, les aménagements adéquates pour répondre aux attentes et aux besoins de nos populations. Que ce soit dans la pêche hauturière, dans le tourisme, les paquebots qui sillonnent la Polynésie, toutes ces infrastructures doivent être dotées de moyens efficaces et sécurisés pour pouvoir répondre à ces attentes. »