À Rurutu, un marae suscite la colère de certains habitants de l’île envers leur maire. L’objectif de Frédéric Riveta était de concevoir un site touristique et culturel pour générer des revenus à la commune, mais la majorité des habitants de l’île s’y opposerait et aurait demandé à faire retirer cet édifice.
Comble de malchance pour le tavana, il y aurait eu une erreur dans l’implantation du marae qui empiète sur des terrains qui n’appartiennent pas à la commune. Il aurait tenté de négocier un loyer aux familles concernées mais elles ont refusé et demandent purement et simplement à faire retirer le marae. Le maire a refusé. L’affaire a été portée devant la justice.
« C’est un scandale qu’un élu s’octroie le droit d’aller sur un terrain, de se l’approprier et d’en faire ce qu’il veut sans aucune autorisation de la part des co-propriétaires, lance Heia Parau, la porte-parole des descendants de Tiarere a Teinaore. Les choses auraient pu se faire s’il y avait eu des discussions, des négociations, ou peut-être en amont ça aurait pu se faire. Mais ce n’est pas ce qui s’est passé. Et donc à partir de là, on n’avait pas d’autre moyen de se faire entendre que de porter cette affaire devant la justice puisque le maire lui-même n’a rien voulu entendre lorsque nous lui avons demandé, au nom de toutes les familles, de tous les représentants des souches de mon arrière-grand-mère, de retirer ce marae. »
L’avocat du maire de Rurutu ayant été saisi tardivement a demandé un délai pour préparer sa défense. L’audience du jour a été renvoyée au 7 décembre.
Le Pays a été saisi sur ce dossier et a simplement confirmé que le site où a été érigé le marae n’est pas un ancien marae ou ne représente pas un intérêt culturel enregistré au service du patrimoine…
Nous avons tenté de joindre le maire par téléphone, mais sans succès. Ce dernier s’est néanmoins exprimé via les réseaux sociaux, sur la page Facebook de la commune. « Avec la demande des ayant-droits de ce terrain, la commune s’est constituée partenaire dans l’édification de cet ouvrage. La majorité des ayant-droits de cette dame en question sur ce terrain soutient la réhabilitation de cet ouvrage. Heia Parau devrait respecter ces ‘metua’, leurs tantes et oncles qui ont donné cet accord et non utiliser ce projet à des fins politiques », peut-on lire.